Depuis le début du mois de mars, les professeurs documentalistes du collège Paul Verlaine, Madame
Dauphin et M. Guelennec, proposent des débats entre
les élèves afin de les former à cet exercice et à les intéresser à
certains sujets de société. Les vendredis 15 et 22 mars ont eu lieu le second
débat qui portait sur l'égalité entre les filles et les garçons. Voici
un compte-rendu de ce débat rédigé par M. Guelennec.
- Rédacteur du compte-rendu : M. Guelennec
- Nombre de participants : 19 et 18
De nouveau, et dans la perspective d'un débat de qualité, les règles de respect et d'argumentation ont été rappelées en début de chaque séance.
Force est de constater que le sujet autour de l'égalité filles/garçons fait débat. Les prises de paroles, lors de chacune des deux séances ont tout d'abord pris la forme de liste de constats. Si les 26 % de différence de salaires (pour un même poste) au dépend des femmes sont à déplorer , on s'interroge aussi sur la présence des femmes dans les institutions gouvernementales ou à la tête des grandes entreprises. Une élève nous relaye même une information étonnante (et inquiétante) : aux États-Unis, les chefs d'entreprises prénommés John sont plus nombreux que l'ensemble des femmes avec le même statut !!! (Information à lire ici ).
Les débatteurs ont aussi, à plusieurs reprises, soulevé la question du genre qui est assez naturellement attribué à certaines activités. Par exemple, dans le milieu du sport. Si un élève se réjouit que les femmes aient maintenant « leur » coupe du monde de foot, une autre estime que les sports collectifs auraient tout intérêt à être mixtes, il y aurait là une réelle égalité des sexes. Un exemple concret d'inégalité est en ce sens cité : les filles ont en effet un tour de moins à effectuer lors du cross du collège et des élèves s'interrogent sur la raison de ce choix. Aussi, en ce qui concerne la médiatisation et la diffusion du sport féminin en général, une vraie différence de traitement est dénoncée.
Pour continuer sur cette idée des activités « genrées », le fait que certains métiers « aient un sexe » est dénoncé. Une élève nous explique qu'elle rêverait de faire une formation de mécanique mais on lui a souvent expliqué que ça ne serait pas possible. Et puis le lexique professionnel est aussi remis en question : nous parlons bien d'hôtesse de caisse ou de l'air, de femme de ménage ou de sage-femme, mais qu'en est-il des hommes ? Et pourquoi parle-t-on de « garçon manqué » ou de personne « efféminée » ?
Pour en finir avec les constats liés aux genres, la question des couleurs, des vêtements ou des attributs portés par les un(e)s ou les autres est posée et notamment via l'exemple d'Alexis, lycéen convoqué et menacé du fait du maquillage qu'il porte (article ici). Aussi, lorsque le thème des transgenres est abordé, un élève rappelle à juste titre : « C'est notre vie, on en fait ce qu'on veut ».
Mais le débat ne pouvait pas se clore sans que la question de l'évolution des rôles domestiques des hommes et des femmes soit soulevée. En effet, beaucoup des débatteurs sont d'accord pour admettre que le temps de l'homme dans son canapé pendant que madame s'occupe de tout dans le foyer familial est presque révolu. Quelques exemples personnels sont même donnés pour illustrer cette idée, « Maman tond la pelouse », « C'est papa qui fait à manger et le repassage »...
Nous pouvons ainsi conclure ce débat en rappelant donc que certains faits divers, politiques, sociaux (…) sont tout autant de piqûres de rappel si l'on pensait que les femmes sont les égales des hommes en tous points. Toutefois, on peut entrevoir certaines formes de progrès qui laissent entendre que chaque brèche est bonne à explorer pour qu'une égalité totale ne soit plus une simple utopie.
Une fois encore, ce fut un débat très riche et chacun des participants a pu y proposer ses arguments, très souvent documentés et toujours pertinents. La parole des débatteurs a toujours été écoutée et respectée, ce qui est un point indissociable d'un débat de qualité.
Prochain débat le vendredi 29 mars ou le vendredi 5 avril :
Internet nous aide-t-il à mieux vivre ?
M. Guelennec
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