Bouteflika, un cinquième mandat contesté

Pendant les vacances de février, les élèves de 4e1 et de 4e4 devaient rédiger un article sur un événement marquant de ces quinze jours. Le Monde de Verlaine va publier quelques-unes de leurs productions avant la 30e semaine de la presse (18 - 23 mars 2019).


Abdelaziz Bouteflika, le président de l'Algérie âgé de 81 ans et affaibli, briguera un cinquième mandat le 18 avril 2019. Pour les Algériens ce n’est pas une surprise et certains s’y opposent complètement.

Abdelaziz Bouteflika, le 22 avril 2018, à Alger (Source : liberte-algerie.com)

La nouvelle de la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat provoque de nombreuses réactions négatives : « On le sait depuis 1999, il ne quittera pas le pouvoir », assure une étudiante en architecture. Aujourd’hui, beaucoup d’Algériens comme elle, maugréent tout en respectant ce vieil homme en chaise roulante, très affaibli depuis son AVC en 2013. Aujourd’hui il est réduit au silence et à de rarissimes apparitions en public. Mais son exécutif assure qu’il garde ses capacités de leadership.

"Il est évident qu'il arrange les affaires de tous..."

Affirme, un Algérois. A la librairie du Tiers-Monde, deux hommes consultent des romans récemment parus, des romans qui incitent la population à voter pour Bouteflika. Les deux hommes lisent « Quant à l’opposition, elle est incapable de proposer une alternative solide. Alors un cinquième mandat pourquoi pas ? » Suite à cette lecture, les hommes débattent : l'un affirme qu’il faudrait changer de président car ceux qui sont nés en 1999 ont 20 ans et ils n’ont connu qu’un seul président ; l'autre est d’accord avec les romans mais il ne votera pas le 18 avril. Est-ce la meilleure des solutions ?

Des débats et des manifestations

Beaucoup de débats naissent entre les partisans et les opposants de Bouteflika. Ceux du côté de Bouteflika ont des arguments comme le fait que celui-ci a contribué au retour de la paix en Algérie et qu’il a fait construire des logements et des écoles. Ses opposants, eux, affirment qu' il n’a pas assez lutté contre la corruption et qu'aucun bilan critique n’a été fait en quatre mandats...

Les manifestations des Algériens contre Bouteflika vues par Dilem (Source : liberté-algerie.com)

Bouteflika a commencé sa campagne présidentielle dans une indifférence générale Puis, en Kabylie, à Kerrata, une marche pacifique a rassemblé plusieurs milliers de personnes avec comme slogans : "Pouvoir assassin", "Pas de pardon", en plus du "Pas de 5e mandat". Depuis, ils sont relayés par de nombreux Algériens qui affichent clairement leur rejet d'un 5e mandat de Bouteflika et qui veulent un président présent et capable de s’adresser à eux, dans un contexte de crise économique qui va en s’aggravant… 

Louna Lambert, 4e1