EDITORIAL


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ÉDITORIAL

Le Monde de Verlaine a deux objectifs : permettre aux élèves de s'exprimer sur l'actualité (au sens très large) et les éduquer aux médias.

Ainsi, tous les vendredis, en salle 5, de 13h à 13h50, sous la direction de M. Aupée, les élèves volontaires pourront venir écrire sur un sujet d'actualité de leur choix (international, national, régional, Évrecy, collège). Ils pourront aussi écrire un article "coup de cœur" ou participer à la Web-TV, La Télé de Paul.

En outre, les enseignants du collège et des écoles du secteur pourront également proposer à la publication des travaux d'élèves réalisés en classe afin de les mettre en valeur.

samedi 23 mars 2019

MUNDUS (chapitres XXII à XXIV)

Retrouvez le Gamin et le Renard, dont les aventures nous sont racontées par Zoélie. Et si vous souhaitez vous replonger dans les chapitres précédents, cliquez ici.

Illustration : Charlotte P.-B. (6e5)

Chapitre XXII 

Le Gamin 

Il hurle. Il me crie dessus, il s'époumone dans une langue que nous comprenons tous les deux. Il me supplie de l'aider. Ses mots sont implorants, mais je ne peux rien faire ! Soudain, il saute sur moi. Quand je me relève, une silhouette semblable à celle que nous avions malencontreusement rencontrée dans le néant passe au-dessus de nous. J'ai peur, tellement peur ! Le froid me gerce les lèvres, et il parvient à briser la barrière dure et blanche du sommeil pour me faire ressentir la douleur de la peau sèche et percée. Un guerrier-renard géant apparaît au loin. Il nous fixe, les muscles bandés. Un frisson parcourt mon dos, couvert de mon T-Shirt misérable. Mon compagnon, après avoir longuement regardé, rêveur, le soldat de ce monde-forêt, tourne sa tête vers moi. Il me scrute de ses incroyables et profonds yeux verts. « Ce monde est dangereux, petit d'homme. Je te ramènerai chez toi, mon ami. »

Une lueur étrange s'allume dans son regard, et il hurle soudainement à la mort. Un fouet que je ne vois pas s'éclate sur son échine. On le réveille. Il disparaît, les yeux implorants, de cet environnement qui n'existe que dans le sommeil. Je m'affaisse sur la terre humide, désespéré. Que vais-je faire ? Rester là, et attendre que mon renard meure de tous les châtiments qu'ils lui ont destinés ? Non, non, non et non ! Peu importe ce qu'il a fait, je m'en fiche. Ce ne sont pas mes affaires ! Mais je sais ce que je vais faire. Au lieu de rester cogiter ici. Je vais… aller le chercher. Rien que ça ! 


Chapitre XXIII 

Le Renard 

Je finis mon rêve sur un cri de douleur. C'est la femme Irënienne qui me lance un éclair de foudre dans l'échine. Elle me tire de mon sommeil forcé avec cruauté, alors que je rejoignais peu à peu la conscience de mon protégé. Pour cela, je me mets dans une colère terrible. Elle est sur-protégée et plus puissante que l'ensemble de l'armée Irënienne, mais je n'en ai rien à faire. Un souvenir dur et froid refait tout à coup surface dans mon esprit.

J'étais encore un renardeau inexpérimenté et insouciant. Je m'étais aventuré un peu plus loin que d'habitude, dans les vastes prairies du Portail Indestructible, appelé « Portail du Chaos » car il mène tout droit vers l'Ofënna. J'étais alors terriblement impressionné par sa grandeur noire et froide qui laissait entrer les feuilles mortes de l'Irënna. Je m'étais approché hardiment. J'avais promptement contourné l'attention des gardiens-renards. Et j'avais couru dans l'herbe verte et grasse, mon pelage caressant celle-ci avec souplesse. J'avais alors savouré mon bonheur avec insouciance. Mais une ombre près du portail, que j'avais laissée dans mon dos, avait alors attiré mon attention. Je m'étais caché dans les oranges œnothères, avec lesquels je me confondais si bien. C'était quelqu'un qui revenait de la dimension vide. J'étais alors si excité de voir une patrouille ! Mais ce n'était pas une patrouille ! Je ravalai mon excitation, et restai cloué sur place en découvrant que la femme en gris sortait du Portail Indestructible. Elle se tourna vers moi, plissa les yeux, et je m'aplatis plus encore au sol. Les oenothères me semblaient à présent comme un refuge réconfortant. Elle repartit, un couteau à la main. 


Chapitre XXIV 

Le Gamin 

Un nouveau prisonnier entre dans une cellule, à côté. Ce même boucan se répète depuis mon réveil. C'est fatigant. J'essaie de toutes mes forces de déplacer le rocher qui bloque la mienne, en vain, à chaque fois. Dès que je reprends l'énergie que j'ai éparpillée dans le rocher, je tente une nouvelle fois. Mais chaque tentative est nulle. Une nouvelle fois, je m'endors, épuisé. Je me retrouve une nouvelle fois dans cet étrange paysage où le renard et moi nous sommes vus tout à l'heure. Mais il n'est pas là. Je m'avance, et découvre l'endroit. C'est une prairie tranquille, où une brise attire mon attention. Je m'approche de sa provenance, et vois une petite entrée de grotte. Mais j'ai beau plisser les yeux, je ne parviens pas à voir le sol du fond de cette cavité. Comme si… le parterre s'était dérobé. Un craquement. C'est mon renard qui m'observe, rêveur, mais il a une idée derrière la tête. Je le regarde, perplexe. « Je sais ce que l'on peut faire. ». En entendant cela, l'espoir se rallume dans mon coeur. Il me montre la cavité en me disant que c'est la clef de la liberté. Puis, s'étant avancé, il me touche le front de son museau en murmurant quelque chose d'improbable. Je ne sais pas ce qu'il dit, mais dans son étrange chanson je sens comme un vent glacé en moi. Le sol se dérobe sous mes pieds. Le renard au contraire semble s'envoler, et un trou noir se forme dans ma chute. J'ai peur, j'ai froid, et une panique incontrôlable soudainement s'empare de moi. Je me réveille en sueur. Mais quand je me relève, cela me semble plus difficile. Je m'affaisse, mais une force énorme se tient dans mes membres quand je suis à quatre pattes. 

(À suivre...)

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