Fermeture de la sucrerie de Cagny : de nombreuses conséquences

Pendant les vacances de février, les élèves de 4e1 et de 4e4 devaient rédiger un article sur un événement marquant de ces quinze jours. Le Monde de Verlaine va publier quelques-unes de leurs productions avant la 30e semaine de la presse (18 - 23 mars 2019).

Ce jeudi 14 février 2019, au Comité central d’entreprise en région parisienne, le PDG allemand de l'entreprise Saint-Louis Sucre a annoncé la fermeture de deux des quatre sucreries du groupe en France, dont celle de Cagny, pour des raisons économiques. Cet arrêt, programmé pour printemps 2020, aura de lourdes conséquences…

La sucrerie Saint-louis Sucre de Cagny à la sortie est de Caen (Source : actu.fr)

Présente depuis 1951 sur le site de Cagny, l’usine sucrière va fermer. Voici la nouvelle tombée ce jeudi. Cette fermeture va engendrer des répercussions massives directement sur les employés. En effet, 90 employés permanents et 70 saisonniers perdent leur emploi. Mais les 1200 cultivateurs de betteraves qui alimentent l’usine, ainsi que 500 autres emplois sur le secteur de Cagny rassemblant des chauffeurs routiers et des chaudronniers, par exemple, sont eux aussi menacés. Tout un bassin d’emploi et la filière agricole normande sont donc en danger. De tous ces emplois, seulement 8 devraient être maintenus à Cagny : ils concernent le stockage de sucre et de mélasse et la production d’alimentation animale.

Pour les betteraviers, beaucoup de questions se posent. Pour eux, cette décision est incompréhensible. Deux ans auparavant, Saint-Louis Sucre leur avait demandé d’augmenter leurs productions de betteraves afin d’en baisser les coûts. Les agriculteurs avaient donc réinvesti dans un matériel spécifique et particulièrement onéreux qu’ils ne pourront pas utiliser pour d’autres cultures céréalières . De même, ils se demandent par quoi remplacer la betterave. Il faudra être vigilant quant à ce choix car il pourrait désorganiser les autres filières. Jusqu’ici, au lieu d’être jetée, la pulpe de betterave était utilisée pour nourrir les animaux, mais à présent, avec quoi pourraient-ils nourrir leurs bêtes ? L’avenir de la production de betteraves est donc très incertain… 

La récolte de betteraves sucrières (Source : agriculteur-normand.com)

Enfin, la fermeture de cette sucrerie présente également des risques pour le secteur de Cagny et ses activités, pour les commerçants, par exemple. En effet, la sucrerie de Cagny fait vivre les 1800 habitants de la ville. Bientôt, les salariés seront forcés de déménager dans le but de trouver un nouveau travail. Ils seront alors des clients en moins pour les commerces du secteur. Il en est de même pour les écoles, qui pourraient être menacées de fermeture. Toute une économie parallèle et secondaire se trouve touchée, dans une région déjà fortement appauvrie, et cela rappelle des fermetures industrielles du passé telles que la SMN (Giberville) et le site de Moulinex (Cormelles le royal).

Le sucre Saint-Louis (Source : Le Télégramme)

Marilou GODET, 4°1

Sources :

- Sites internet de Franceinfo (France 3 Normandie), de Ouestfrance et de France Bleu

- Article du Ouestfrance du vendredi 15 février 2019