En 2019, le Renard et le Gamin sont de retour pour deux nouveaux chapitres. Si vous ne connaissez pas ces deux personnages créés par Zoélie, si vous voulez découvrir leur étrange relation et leurs aventures palpitantes, rendez-vous ici !
CHAPITRE XI
Le Renard
Je suis déchiré. Déchiré entre deux pensées : d'une part celle qui me dit
de rester sur Terre, de rester avec le garçon et de me déchaîner contre les
hommes au pelage bleu qui veulent me tuer, d'autre part celle qui m'enjoint
de retourner dans ma forêt, où je serai sûrement banni de la société, et
considéré comme un traître. Tant pis ! Je saute dans le trou noir. Mais
cela aurait été trop beau s’il m’avait mené directement à l'Irëna ! Non, en
me jetant dedans, je tombe dans la dimension vide, celle où on l’enferme
les pires criminels. En me relevant, je me rends compte que si l'on a
ouvert ce portail, c'est peut-être pour me cloîtrer dans l'Ofëna.
Le gamin semble stupéfait, et même un peu vexé. Je comprends sa déroute. Il
est vrai que j'aurais dû lui faire passer un message avant. Mais quelques
instants plus tard, il s'élance entre les deux immeubles. Est-il fou ? Je
pense, oui. Il va s'écraser sur le chemin de ces terribles monstres que les
humains chevauchent pour se déplacer ! Non, pire : il se fait tout
bonnement aspirer par le trou noir et plane quelques secondes dans l'Ofëna,
avant de faire un roulé- boulé dans l'apesanteur pressante de la dimension
Vide. Je ne me suis jamais senti si léger autre part que dans celle-ci.
Pourtant, lorsque que je faisais partie de la Briguade Irënienne, j'en ai
visité, des dimensions ! Le portail change de couleur, il devient rouge
foncé, rouge sang. Je m'attends à ce qu'il rétrécisse jusqu'à disparaître,
mais il reste stable. Soudain, un grondement se fait entendre. Un
grondement lugubre, sombre et guerrier. Les démons Ofëniens arrivent, et
ils semblent décidés à quelque chose. Nous tuer, probablement.
***
CHAPITRE XII
Le Gamin
Le renard retrousse les babines. Il semble tout à coup devenu quelqu'un
d'autre, comme s'il changeait d'état d'esprit. Il est un peu chez lui,
j'imagine. L'endroit dans lequel je suis est terrifiant. Je ne sais où
poser le regard, car on ne voit rien. J'ouvre grand les yeux, et pourtant
je ne parviens pas à fixer mon regard sur quoi que ce soit, excepté le
renard. L'atmosphère est plus opressante, moins tranquille. J'essaie de
tâter le sol, mais même si je parviens à marcher dessus, je ne le sens pas
sous mes plantes des pieds. Le renard recule et enroule sa queue autour de
moi, comme pour me protéger. Il semblerait qu'il soit inquiet, tout à coup.
Quelques bruits parviennent à mes oreilles, mais je ne peux en distinguer
la source. Mes yeux presque aveugles ne cessent de scruter furtivement dans
toutes les directions. Le renard grogne, il a entendu les sons.
Brusquement, il saute dans les airs et atterrit gauchement une vingtaine de
mètres plus loin. Impressionné, je recule, mais butte contre quelque chose.
Je me retourne instinctivement, mais rien ne se présente à ma vue ! Le noir
complet me fait face, et je sens le renard pousser un cri. Il donne des
coups de pattes vifs et directs, comme si l'on cherchait à l'attaquer. Je
me retiens de hurler quand je découvre une sorte de silhouette difforme et
animale bondir au cou de mon compagnon. Celui-ci saigne abondamment. La
peau à vif, il pousse un cri perçant et suppliant quand l'attaquant se
détourne de lui et s'approche de moi. Le regard déchaîné, il s'interpose
entre l'étrange chose et moi au moment où elle veut m'écorcher. Horrifié,
je vois mon renard tituber et s'effondrer plus loin.
(À suivre...)
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