EDITORIAL


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ÉDITORIAL

Le Monde de Verlaine a deux objectifs : permettre aux élèves de s'exprimer sur l'actualité (au sens très large) et les éduquer aux médias.

Ainsi, tous les lundis, en salle 5, de 13h à 13h50, sous la direction de M. Aupée, les élèves volontaires pourront venir écrire sur un sujet d'actualité de leur choix (international, national, régional, Évrecy, collège). Ils pourront aussi écrire un article "coup de cœur" ou participer à la Web-TV, La Télé de Paul.

En outre, les enseignants du collège et des écoles du secteur pourront également proposer à la publication des travaux d'élèves réalisés en classe afin de les mettre en valeur.

jeudi 31 janvier 2019

MUNDUS (Chapitres XV et XVI)

Le Gamin et le Renard sont en danger... Voici la suite trépidante du roman de Zoélie, MUNDUS. Si vous avez manqué les chapitres précédents, cliquez ici.
  
Illustration : Charlotte P.-B. (6e5)

 Chapitre XV

Le Renard 

Je contemple, paralysé, l'enfant se remettre debout et venir à moi. Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Je me suis jeté sans réfléchir entre les griffes du démon Ofënien et me voilà à terre, grièvement blessé. Mais ma conscience me souffle que je m'en serais voulu toute ma vie si j'étais resté là, à voir un humain innocent se faire tuer par une créature qu'il ne connaît pas, dans une dimension dont il ne percevait pas l'existence. Au moins, j'aurais fait quelque chose de bien.
L'enfant me tâte, et, soulagé, se retourne vers le vide. Après une hésitation, il explore quelques mètres, puis se met à courir, jusqu'à ce que je ne voie plus rien d'autre que le vide. J'entends un vague grognement étrangement familier, et une faible course, puis le silence refait son apparition.
L'enfant revient. Il paraît interloqué, voire effrayé. Je m'endors. Mon rêve est étrange. Je me relève et je distingue un bruit de pattes. Un renard maigre et piteux boite vers moi. Je le reconnais ! Il s'agit de mon capitaine de brigade, qui nous donnait des ordres de mission ou d'investigation dans ma dimension, l'Irëna. Ah ! L'Irëna, je ne suis pas sûr de revoir mon monde d'ici peu. Pourquoi a-t-il été rejeté dans la ténébreuse dimension Ofëna ? Je ne sais pourquoi, une petite voix dans mon crâne me souffle que c'est à cause de moi. En me voyant, le renard se renfrogne, et siffle violemment. Il semble rancunier, chiffonné. Je m'approche, il bande ses muscles. Brusquement, une tempête se met à rugir. Une lumière blanche apparaît, et des feuilles volent jusqu'à nous. Mais mon émerveillement ne saurait durer. Un cri perçant venant du petit d'homme m'arrache à ma contemplation. Je me réveille en sursaut, mais la réalité est semblable à mon rêve. 


Chapitre XVI

Le Gamin 

Le deuxième renard m'a suivi. Il boite jusqu'à mon renard. Je pensais jusqu'à maintenant qu'il pourrait nous venir en aide mais je me rends vite compte qu'il sera plus hostile que bienfaisant. Il regarde d'un œil noir mon renard. Une bourrasque survient et de la terre tombe à mes pieds. De la terre ? Je me tourne vers le vent. C'est une entaille grande comme une porte qui vient de s'ouvrir. La brèche laisse voir des arbres, voire une forêt. Les deux renards sont aussi interloqués que moi. Ils s'avancent, se regardent. Mon « ami » se lève avec difficulté. L'autre traîne son boulet vers l'étrange portail. Je m'approche, mais des bruits de cavalcade et de tintements de ferraille approchent de la brèche. Je recule, mais il est trop tard. 
Une dizaine de renards surgissent du portail, qui s'élargit de quelques mètres. Ils sont vêtus d'étranges armures, comme des guerriers. Les deux renards gonflent leurs fourrures et bandent leurs muscles, mais je sais bien que même à eux deux, ils ne feront pas le poids face à ces canins bien nourris et couverts de plaques d'or. Mais que faire ? Les guerriers nous toisent avec tension. Ils observent chacune de nos respirations, de nos mouvements, si brefs soient-ils. Vont-ils nous attaquer, comme le monstre de tout à l'heure, ou d'il y a quelques jours ? Je suis perdu, le soleil me manque terriblement. Depuis combien de temps sommes-nous ici ? Plein de questions du même genre résonnent dans ma tête, et ça fait mal au crâne. La froideur hivernale de Caen a fait place à un néant silencieux et angoissant. Franchement, entre les deux, je pense que je préfère Caen. La faim n'est pas présente ici, mais la peur l’est constamment, et ça, il n'y a aucun moyen de l'éviter. 

(À suivre...)

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