17e et dernier chapitre d'une aventure de près de deux ans ! La publication du roman de notre ancienne élève de 3e, Maëlys Cosson aura marqué ces années du Monde de Verlaine ! Nous vous encourageons à lire Les aventures de Célestia sur le blog ou en empruntant au CDI le livre publié en juin dernier grâce au soutien du F.S.E.
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CHAPITRE 17
Zeus prend la parole :
« Le conseil des dieux est divisé, certains ne veulent pas t'accorder de récompense car tu es différente et peut-être dangereuse pour nous, d'autres pensent au contraire que tu as accompli ta quête avec brio et voudraient te renvoyer chez toi. En même temps, nous ne savons pas quelle est ta place, tu ne peux pas être élevée au rang de déesse à part entière...
-Et pourquoi pas ! » coupe Artémis.
Une nouvelle dispute éclate, d'après ce que je comprends, (l'audience est dans ma langue car c'est moi qui l'ai demandée) quelques dieux refusent de m'accorder le droit d'être une reine les autres car je ne suis pas issue d'une des grandes familles, mais une sorte de mélange immonde et dangereux (Termes d'Arès. Merci...).
Je décide d'intervenir :
« S'il-vous-plaît, je crois qu'il y a un malentendu, je me fiche d'être considérée comme une déesse moi, je me vois Célestia et juste Célestia. Je souhaite seulement rentrer chez moi, sur Terre, dans mon petit village paisible, pas dans un temple rempli d'histoires de famille compliquées. »
Nouveau silence sur l'auditoire.
« Tu... tu ne souhaites pas avoir ta place au panthéon des dieux ? interroge Amon, surpris.
-Non, d'ailleurs, je n'ai aucune idée de ce qu'est un panthéon, je veux juste reprendre le cours de mon ancienne vie.
-Dans ce cas, répond-il, je ne vois pas d'inconvénients à te renvoyer chez toi. En plus, ta quête a été un triomphe, n'est-ce pas ? » demande-t-il aux autres.
Ils acquiescent presque tous sauf quelques-uns (comme un certain dieu de la guerre grec, pour ne pas citer de nom). Mon cœur bat à tout rompre, que vont-ils décider ?
« Le conseil a tranché, il te permettra de rentrer chez toi, et ne t'inquiète pas, nous ferons en sorte que tout paraisse normal lorsque tu seras là-bas, pas de disparition ou de choses extraordinaires, d'accord ? À la moindre erreur de ta part, les souvenirs des terriens referont surface. Attention.
-Oui Seigneur Amon, mais j'aimerais tout de même préciser que je n'ai pas été seule à accomplir cette quête...
-Oh, tu veux parler d'Élise et de Lizzie, observe Hestia, je pense que ce ne serait que justice de ramener la première chez elle, mais, Lizzie, que veux-tu en guise de remerciement ?
-Moi ?
-Eh bien oui toi. »
Elle réfléchit puis croise mon regard. Elle sourit.
« Je veux pouvoir voir Célestia et Élise quand je veux et les contacter comme je veux. »
Les divinités discutent avec véhémence, ils semblent ne pas être d'accord :
« Mais voyons Lizzie, tu sais bien que c'est contraire à la loi de communiquer ou d'agir avec la Terre, Isis l'a fait mais ce n'est pas une raison pour...
-Alors je ne vois pas comment vous pourriez me remercier... »
Je me retiens de rire, je découvre une facette de mon amie que je ne soupçonnais pas, elle est assez manipulatrice en fin de compte !
Les dieux réfléchissent entre eux et pèsent le pour et le contre, ils doivent penser que s'ils ne remercient pas Lizzie de quelque façon, ils auront toujours une dette envers elle. Que vont-ils préférer ?
Finalement, ils font part de leur décision : la fille rose va pouvoir nous contacter quand elle le veut !
Zeus annonce :
« Je déclare l'audience terminée, Célestia et Élise vont rentrer chez elles, disons, demain, et Lizzie va rester en contact avec elles, quant à Isis, elle paiera pour son crime, Antor, Maotys et le reste de l'armée des forces maléfiques vont eux être recherchés et également punis. Je pense que décimer cette armée serait une bonne idée. Une objection ? »
Aucune réponse.
Eh bien voilà, je vais pouvoir rentrer chez moi, pourtant, je ne saute pas de joie, je ne hurle pas de bonheur : Myo ne vient pas avec moi, en plus de cela, je viens juste de savoir l'identité de mes parents biologiques mais je n'aurai pas le temps de les connaître.
La foule sort de la salle, les dieux se téléportent et, en peu de temps, je me retrouve avec Élise dans le jardin du palais. Il fait beau et chaud, mais ce n'est pas une chaleur étouffante comme celle du désert. Les insectes bourdonnent joyeusement et je suis allongée dans l'herbe fraîche. Mes blessures ne me font presque plus mal et j'observe leur bonne cicatrisation, bien. Lizzie est partie voir son père juste après nous avoir félicité et pris dans les bras. Élise est la première à parler :
« Merci.
-Hein ? De quoi ?
-D'avoir demandé aux dieux la permission pour que moi aussi je rentre chez moi.
-Tu sais, je le leur ai juste suggéré, et puis, tu es toute aussi méritante que moi, ne me remercie pas. Tu es la fille la plus courageuse que je connaisse.
-Tu crois qu'un jour je vais revoir mon frère ?
-Je ne sais pas, peut-être qu'un jour nous serons amenées à retourner en Hercaliazie, seul le temps nous le dira.
-Tu sais, quand il était prêt à t'attaquer, j'ai vu dans ses yeux que jamais plus il ne serait comme avant. Il prête allégeance aux forces maléfiques maintenant. »
Je ne sais pas quoi répondre, elle pleure.
Un bruit me fait tourner la tête, Élise sèche ses larmes, mes parents sont à deux mètres de nous, ils semblent m'attendre. Mon amie me dit de les rejoindre ce que je fais avec une certaine anxiété.
Ils m'entraînent dans une autre partie du jardin. Artémis ne cesse de regarder mon arc avec un mélange de tristesse et de nostalgie. Je me souviens de l'histoire de mon arme, ma mère l'avait fabriqué pour une de ses chasseuses mais celle-ci est morte avant de pouvoir recevoir le cadeau. Je m'interroge, est-ce correct de garder un tel objet pour moi ?
Elle répond à cette question silencieuse :
« Garde-le, j'ai vu comment tu le maniais, tu ne fais qu'un avec lui, il te revient. Tu es aussi courageuse que cette jeune fille que j'aimais tant, je suis fière qu'il t'appartienne désormais. »
Je la remercie et serre l'arc contre moi, je ne pourrais plus m'en passer maintenant...
Nous nous arrêtons et Osiris dit :
« Petite, tu as fait preuve d'un grand courage et je n'oublie pas que tu nous a sauvé, par conséquent, nous voulons te faire un cadeau. J'ai demandé la permission au conseil, il me l'a accordé. »
Sans en dire plus, il commence à s'activer, il devient de plus en plus scintillant, à tel point que je dois rapidement me cacher les yeux pour ne pas être aveuglée.
Une petite explosion retentit, je regarde devant moi et découvre... un chat.
Mais ce n'est pas n'importe quel chat, c'est Myo, mon cher Myo, mon compagnon, mon ami ! Il regarde autour de lui avec incompréhension puis pose ses yeux sur moi. Il court dans mes bras en ronronnant avec délice. Je n'en crois pas mes yeux, mon père a fait revenir mon chat du Royaume des Morts ! Je nage dans un océan de bonheur, jamais je n'ai été aussi heureuse.
« Que cela reste entre nous, ramener quelqu'un ou quelque chose à la vie est très rare et totalement exceptionnel, je ne voudrais pas que tous les habitants du monde viennent me voir après cela. Je me suis arrangé avec Hadès pour le convaincre, j'espère que la dette que nous avions envers toi est annulée.
-Bien sûr, je vous remercie Seigneur, rien ne pouvait me faire plus plaisir.
-Il n'a pas tout dit, intervient Artémis, en plus d'être revenu à la vie, ton chat s'est vu attribué l'immortalité, de cette façon, il te suivra dans toutes tes prochaines aventures. »
Cette fois je n'y tiens plus, je saute dans les bras de mes parents, manquant de les renverser. Ils mettent un certain temps à réagir, peu habitués, avant de me rendre mon étreinte. Je les remercie une dizaine de fois, je n'en reviens toujours pas !
Une petite voix dans ma tête me souffle : « Ça veut dire que moi aussi je suis immortelle ? Gloups... » mais je n'en tiens pas compte, pour l'instant, je savoure cet instant de joie et de calme mérité. Ce doit être le plus beau jour de ma vie.
Je rentre dans ma chambre, accompagnée de Myo. Après lui avoir raconté toute l'histoire, nous allons tous les deux dîner. Là, je montre à mes amies et au transmetteur le magnifique cadeau d'Artémis et d'Osiris. Ils sont tous heureux pour moi et nous mangeons avec appétit des mets colorés. Pour la première fois depuis longtemps, nous sourions de bonheur et rions avec joie, même Élise. Elle semble moins triste que tout à l'heure, c'est mieux.
Je vais me coucher, exténuée par cette journée remplie de péripéties en tout genre. Je prends une douche et me jette dans mon lit, le nez enfoui dans le pelage gris de Myo, comme avant. Je pense qu'il a un pouvoir relaxant, je m'endors doucement, bercée par son doux ronronnement qui m'a tellement manqué.
Je me réveille à cause d'un rayon de soleil. Le jour est levé et je pense qu'il doit être aux alentours de midi... j'ai dormi tout ce temps !?
Je câline longuement mon chat en repensant aux événements récents, quelle chance de pouvoir retourner chez moi avec lui et en sachant toute la vérité sur mes origines ! Cependant, je vois très bien les ombres au tableau, Antor et Maotys ont disparu et à eux deux, je suis certaine qu'ils peuvent reconstituer l'armée des forces maléfiques, faisant ainsi de gros dégâts en Hercaliazie. En plus, Élise va rentrer seule et nous allons toutes les deux devoir quitter Lizzie et son suricate, Pitit.
Je secoue la tête, il ne faut pas perdre un instant, je veux passer le plus de temps possible avec eux.
Je me prépare, me coiffe et m'habille avant de toquer à la porte de la chambre de la fille du transmetteur. Celle-ci me dit d'entrer dans sa luxueuse suite (j'avais oublié à quel point c'était magnifique et grand !) et nous commençons à discuter. Je lui explique la présence de sa mère près d'elle, fière de son enfant. Lizzie a l'air aux anges face à cette révélation, c'est compréhensible, elle avait toujours peur de la décevoir. Peu de temps après, nous sommes rejointes par Élise et Lizzie prend un air solennel :
« Les filles, je dois vous dire une chose très importante.
-Ouh là. Eh bien vas-y », dis-je, suspicieuse.
Elle se racle la gorge :
« Je crois que je suis prête à terminer ma formation de transmetteur. Ça y est, je pense pouvoir prendre la relève de mon père.
-Tu n'es pas un peu jeune ? demande Élise.
-Non, pas du tout, généralement, les transmetteurs commencent leur travail bien plus jeunes que moi.
-Je croyais que rester enfermée pendant toute la journée à répéter des choses sans pouvoir donner ton avis te répugnais ? remarqué-je.
-Tu rigoles ? Après tout ce qui s'est passé je mérite déjà une retraite ! »
Nous continuons ainsi notre joyeuse discussion entre détente et plaisanteries sans nous préoccuper du temps qui passe et, pour changer, nous n'avons pas besoin d'être constamment sur nos gardes. Je me rends compte que mes nerfs étaient totalement sous tension depuis quelques temps, là, ils se relâchent lentement mais sûrement.
La nuit est tombée, c'est le grand moment, nous allons enfin retourner chez nous. Myo, Élise et moi nous trouvons devant la porte de la pièce principale du palais. Nous entrons donc et faisons de nouveau face aux dieux. Je regarde autour de moi, finalement, l'Hercaliazie et son marbre étincelant va peut-être me manquer... Qui sait, peut-être qu'un jour je recroiserais les murs de ce palais et ses habitants ? Quoi qu'il en soit, je dois quitter Lizzie et Pitit. À cette pensée, j'éprouve un pincement au cœur, ils sont tellement gentils, je me suis beaucoup attachée à eux... Je les serre de toutes mes forces contre moi et mes yeux commencent à s'humidifier. Ah non ! Pas question de pleurer ! À peine ai-je formulé cette pensée que je sens une larme couler le long de ma joue. Pourtant la fille rose pourra me contacter, alors pourquoi je pleure !?
Je dis adieu à mes amis et porte mon attention sur les dieux. Artémis se baisse de façon à ce que je sois la seule à l'entendre :
« Si jamais tu veux me dire quelque chose, pense fort à moi en te concentrant le plus possible, cela créera une connexion entre nous et nous pourrons échanger. Mais attention, pas trop souvent, cela se repèrerais. »
Je la remercie, elle a peut-être vraiment de l'affection pour moi en fin de compte...
Les divinités forment un cercle autour d'Élise, c'est la première à partir. Ils activent leurs pouvoirs et les unissent en un seul point au-dessus de mon amie, il s'abat sur elle et elle disparaît instantanément dans un flash,. C'est à notre tour maintenant. Je prends la place de la jeune fille, Myo dans les bras. Je regarde une dernière fois Lizzie, Pitit, Artémis et Osiris. La pression du pouvoir des dieux se fait de plus en plus forte, les visages de plus en plus flous et finalement, un éclair fuse.
J'ai l'impression de tomber en chute libre et j'atterris sur quelque chose de moelleux, mon chat à mes côtés. Je regarde autour de moi, je suis dans ma chambre, sur Terre, en toge et en sandales sur mon lit. Je vois mon reflet dans le miroir. Drôle de scène.
Ça y est, je suis arrivée chez moi, saine et sauve. Je saute de joie et Myo suit mon exemple. Je remarque d'ailleurs qu'il a conservé l'usage de la parole, j'espère que personne ne le remarquera.
J'entends du bruit au rez-de-chaussée. J'enfile donc des habits modernes et dévale l'escalier. Là, je tombe nez-à-nez avec Sandrine et Frank, mes parents adoptifs. Mon cœur bondit. Je les étreins avec toute la force et l'amour dont je puisse faire preuve. Sandrine me demande :
« Eh bien, qu'as-tu ce matin ? Tu as l'air drôlement excitée, on dirait que tu ne nous a pas vu depuis des semaines et dis-moi, quand as-tu autant bronzé ? »
Je reste sans voix, elle ne se souvient de rien, pour elle, c'est un matin normal. Incroyable ! Je réponds :
« Je ne sais pas, et si je me comporte comme cela, c'est parce que je me suis rendue compte à quel point je vous aime.
-Ouais ben en attendant vas faire tes devoirs, » dit Frank d'un ton bourru pour cacher sa gêne.
Mes devoirs ? Ah ! Mes devoirs ! J'avais presque oublié qu'ils existaient ceux-là ! Je souris, dis donc, les dieux sont drôlement forts pour faire croire aux humains que tout est banal.
Je regarde Myo en souriant, il me répond par un magnifique clin d'œil et j'entends la voix d'Artémis dans ma tête :
« Je suis fière de t'avoir pour fille. »
Cette simple phrase suffit à me faire sourire encore plus. Je monte dans ma chambre et regarde à l'endroit où se trouvait mon ancien arc, juste à côté de la fenêtre où je vois une biche non loin de la forêt. Celui d'Hercaliazie est venu le remplacer,
Je me concentre sur l'image de ma mère, comme elle me l'a expliqué et murmure une chose que je me gardais de dire :
« Et moi je suis fière d'avoir des dieux comme vous pour parents. »
Je sens qu'Artémis entend, je rajoute alors :
« Merci. »
FIN
Cette histoire est géniale du début à la fin avec du suspense tout du long et des moments de bonheur et de tristesse digne d'un écrivain hors pair.
RépondreSupprimerBravo Maëlys !
P.S : j'aimerais trop avoir les mêmes pouvoirs que Celestia et un chat qui parle aussi génial que Myo :)
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