EDITORIAL


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ÉDITORIAL

Le Monde de Verlaine a deux objectifs : permettre aux élèves de s'exprimer sur l'actualité (au sens très large) et les éduquer aux médias.

Ainsi, tous les vendredis, en salle 5, de 13h à 13h50, sous la direction de M. Aupée, les élèves volontaires pourront venir écrire sur un sujet d'actualité de leur choix (international, national, régional, Évrecy, collège). Ils pourront aussi écrire un article "coup de cœur" ou participer à la Web-TV, La Télé de Paul.

En outre, les enseignants du collège et des écoles du secteur pourront également proposer à la publication des travaux d'élèves réalisés en classe afin de les mettre en valeur.

vendredi 9 décembre 2016

Les aventures de Célestia (Prologue + Chapitre 1)

Le Monde de Verlaine vous présente un premier roman, Les aventures de Célestia, écrit par une élève de 4e du collège d'Evrecy, Maëlys Cosson. Nous espérons que les lecteurs du blog suivront avec la même envie que la nôtre les aventures de son héroïne au fur et à mesure des chapitres que nous publierons. Bonne lecture !


LES AVENTURES DE CÉLESTIA


Prologue 
  
        Elle avançait dans la nuit noire. En montant les marches menant dans le bâtiment, les deux torches s'allumèrent et la porte était là, devant elle. Elle entra. Elle savait où elle allait. Elle marcha vers une trappe au sol, qu'elle ouvrit doucement, très doucement, il ne fallait pas qu'ils s'aperçoivent de sa présence. Dans un bruissement de robe, elle descendit, tourna dans un couloir à droite, puis, s'engouffra dans un autre cette fois-ci à gauche. Ils étaient derrière la porte, elle le sentait, mais, elle n'était pas sûre. Elle se cacha derrière la statue de son père et attendit. Tout était calme. Comment savoir s'ils étaient ici ? Il ne fallait pas tout gâcher, pas maintenant. Depuis tout ce temps, elle voulait connaître la vérité, mais comment la découvrir ? C'était le moment ou jamais. Elle voulait voir si ses soupçons étaient fondés. Pourtant cela n'avait aucun sens ! Tout cela n'avait aucun sens ! Pourquoi n'avait-elle pas confiance ? Elle savait tout ce qui se passait dans le monde. Mais quelque chose avait peut-être changé, et cette chose, elle devait le vérifier. Comment réagirait-elle s'il s'avérait que ce soit vrai ? Elle serait sans pitié. Elle casserait tout ce qu'ils construiront. Comment auraient-ils pu ! Mais ce n'était que des soupçons. Pourquoi donc s'enflammer pour des soupçons ? Soudain, dans le silence, la porte s'ouvrit laissant passer deux silhouettes. Elle les reconnaissait. Sa gorge se noua. Sans un bruit, elle entra à son tour dans la pièce, veillant à ce que personne n'y soit encore. Elle s'approcha du mur où un nom disparaissait déjà. Elle l'avait lu, elle avait vu où il se trouvait. Alors, elle sentit la haine grandir en elle, une haine meurtrière. Elle voulait les tuer, tous. Elle le ferait. Ils n'avaient aucune chance. Mais elle revint brusquement à la réalité : elle ne pouvait tuer les deux ombres qui s'éloignaient dans la nuit, c'était impossible. Alors elle devra assassiner l'Autre. Le moment venu, elle lui tendra un piège et, alors, elle le tuera. Elle fera payer l'Autre et les silhouettes qu'elle haïssait tant seront tellement meurtris qu'ils se laisseront mourir à leurs tours. Seulement, il fallait encore attendre. Attendre le bon moment. Mais est-ce que ce moment viendra ? C'était la seule chose qu'elle ne savait pas. Cela la mettait dans une rage folle. 

Chapitre 1

        Je me réveille en sursaut. Ouf, ce n'était qu'un cauchemar ! Depuis quelque temps je fais le même songe : dans ce rêve, j'ouvre les yeux, j'entends mon cœur battre de plus en plus vite et je vois un point rouge. Pendant plusieurs secondes, puis plus rien : c'est le noir total sans aucun son. Quel horreur ! Je me demande s'il a une signification particulière … Je me lève de mon lit et ouvre l'armoire. Entre mes volets, semi-relevés, des rayons de soleil illuminent ma chambre : cette journée promet d'être très chaude. Je relève totalement mes volets et m'habille. Je descends les marches et sens une bonne odeur de pain grillé. Ma belle-mère est là, avec un sourire radieux. Quant à mon beau-père, il est déjà parti travailler dans son usine de sculpture.


        Ma belle-mère me sert un verre de jus d'orange avec deux tartines de pain grillé que je m'empresse de manger. Elle part dans le salon, enfile ses belles sandales rose pâle et me dit :
« Bon, je dois partir travailler, je ne rentrerais pas trop tard ce soir ! »
        Je me contente de hocher la tête ... J'ai l'habitude : elle me dit qu'elle ne rentrera pas tard et finalement, elle arrive à la maison vers vingt deux heures, me disant qu'elle a eu des imprévus ou des embouteillages sur la route !
        J'entends la voiture démarrer et partir pour de bon. Je lave mon verre et m' en vais au premier étage. Je me prépare pour aller à mon cours de tir à l'arc, même si cela ne sert à rien car je suis déjà plus forte que mon prof. Mais j'y vais quand même, ça me fera passer le temps. J'attache mes cheveux, me lave et j'attrape mon arc et mes flèches rapidement car je vais être en retard. Je descends et ferme la porte à clé. En chemin, je repense à ma vie à l'orphelinat (eh oui, j'ai été adoptée !). Je me dis que ma vie ici est bien meilleure que là-bas… À l'orphelinat, j'avais beaucoup d'amies, mais aucune d'elles n'étaient pareilles que moi, oh bien sûr, aujourd'hui c'est toujours le cas mais ça va un peu mieux. Un autre exemple : là-bas, on venait vers moi juste parce qu'on me trouvait étrange alors que maintenant on vient vers moi parce qu'on me trouve gentille ou drôle. Parfois, je me sens quand même un peu différente : personne d'autre que moi, à ma connaissance, ne se représente l' Histoire comme si il y était, ou sait soigner quelqu'un sans y réfléchir.
        Enfin, j'arrive dans la prairie où je m'entraîne. Zut ! Il est neuf heures quarante-cinq et le cours commence à neuf heures trente ! Je descends à toute vitesse la petite pente et me glisse incognito dans mon groupe de tir. Je suis la seule mineure, les autres sont adultes ( car je suis trop expérimentée pour aller dans le groupe des adolescents, à mon grand regret d'ailleurs … ). Avec un peu de chance, personne ne remarquera mon retard ... Raté ! Madame Colonate, une grande femme aux yeux clairs et aux cheveux d'un blond platine éclatant, se dirige vers moi et s'exclame, me défiant du regard :
« Célestia, je t' attendais ! Veux-tu faire un duel contre moi ?
- Oui, pourquoi pas, dis-je, en regardant la cible quelques mètres plus loin.
- Chacune n'a le droit qu'à une flèche d'accord ? propose-t-elle, sûre de son coup.
- Ça me va ! Voulez-vous commencer ?
- Oui, merci, j'allais te le demander. »
        Elle brandit son arc, s'avance, et tire une flèche de bois particulièrement miteuse au milieu de la cible, puis elle me regarde avec son air triomphant (que je trouve particulièrement déplacé car je ne me suis même pas encore approchée !). Sans me décourager, je m'avance à mon tour. Au moment de tirer, mon cœur s’arrête de battre un millième de seconde, et lorsque je lâche la corde, la flèche file tout droit dans celle de madame Colonate et la fend en deux. Déçue, la tête haute, et rejetant ses cheveux en arrière, mon adversaire va directement vers quelqu’un d'autre. Je crois que je l'ai un peu vexée : tant pis pour elle, elle n'avait qu'à pas me défier ou s'acheter des flèches plus solides, c'est tout ! Du coin de l'œil, j'aperçois monsieur Franmi. Je pars à toute allure vers lui :
« Oh, mais c'est la petite Célestia, je me trompe ?
- Non, non vous ne vous trompez pas, c'est bien moi … Voulez-vous faire un duel contre moi ? Je lui demande cela en râlant un peu, comme je le fais toujours lorsqu'on m'appelle « petite Célestia ».
- Je veux bien ! Je peux commencer, s'il te plaît ?
- Bien sûr ! De toute façon je n'aime pas être la première à tirer, allez-y !
- Tu es bien gentille, petite fille, merci !
- Mouais … » dis-je en grommelant de nouveau.

       Monsieur Franmi est encore un débutant mais il est assez prometteur. De son nouvel arc, il décoche une flèche, puis deux et trois : aucune n'arrive au milieu de la cible, je n'aurais aucun mal à le battre ! Je tire une flèche à mon tour et celle-ci arrive directement au centre de celle-ci. Le duel est déjà terminé, dommage, je commençais à apprécier la compagnie de cet homme aux cheveux bruns teintés de gris à cause de l'âge, et aux yeux verts pâles soulignés de longs cils.
« Oh, j'ai perdu ! Pourtant, ces derniers temps, je me suis entraîné vraiment très dur, j'imagine que je dois continuer pour m'améliorer, tu ne crois pas ? M'interroge-t-il.
- Peut-être oui, sûrement, je ne sais pas... bafouillé-je, un peu gênée qu'un adulte me demande conseil.
- Qu'est-ce-que tu as ? Tu es vraiment bizarre ... Comment as-tu fait, toi, pour être aussi forte, tu as dû t'entraîner très dur, et très tôt non ?
- Heu... pas vraiment, je sais tirer à l'arc depuis toute petite je crois, enfin c'est ce que l'on m'a dit …
- Oh, arrête de me faire marcher, voyons ! Bon, allez, je vois madame Colonate qui me fait signe. Au revoir!
- Mais, c' est vrai, je ne mens pas ... »

        Je regarde l'heure : onze heure trente. Le cours est enfin fini. Aujourd’hui comme tous les jours, mon professeur a voulu que je joue contre lui et, comme tous les jours, je l'ai battu à plate couture ! Bon, je dois rentrer chez moi, maintenant. En arrivant dans la cuisine, je me lave les mains et prépare le déjeuner : ratatouille de légumes et steak haché puis je mange, comme toujours, toute seule.
« J'ai fini ! J'ai tout rangé et tout lavé ! Ouf, quelle chaleur ! Et si j'allais dans la forêt ? Je serais à l'ombre, au moins. Mmh … Oui, je vais y aller… Mais avant, une bonne douche me ferait du bien ! » pensé-je en voyant mes habits poussiéreux.
Je remonte à l'étage, j'entre dans la salle de bain, détache ma chevelure et me regarde dans le miroir :
« Oh non ! Mes cheveux sont tout emmêlés ! Je les avaient attachés exprès afin de ne pas avoir trop de nœuds, mais ça n'a pas marché ! ».
Après m'être lavée, j'entre dans ma chambre la serviette enroulée autour de moi, et ouvre ma grande armoire dans laquelle je prend une robe légère, bleu-grise, qui va avec mes yeux de cette même couleur, puis je me coiffe longuement. Je descends les quinze marches, ouvre le placard en bas de l'escalier, prends mes ballerines blanches et marche dans la direction du sentier menant à la grande forêt près de chez moi.

        Arrivée sous l'ombre des arbres, tous les animaux viennent vers moi ( j'aurais peut-être dû écrire « les mammifères » car les insectes et les reptiles ne viennent pas, et tant mieux ! ), ils font toujours ça et je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle ils le font ( voilà, encore quelque chose que je suis la seule à faire ! Je vous avais bien dit que j'étais bizarre ! ). Mais ça me fait plaisir, alors je leur parle, je les caresse, puis je m'endors à l'ombre des arbres, près de la rivière qui coule calmement dans son lit de pierre, provoquant une mélodie apaisante dans mes oreilles.
        Soudain, je me réveille et regarde ma montre : il est exactement quinze heures cinquante-quatre ( oui, j'aime la précision … ). Les animaux sont partis, dommage ! Sans grande conviction, je retourne sur le sentier et rentre à la maison. Là, je donne à manger au chat tout en lui racontant ma journée et en le caressant. Tout heureux, il se frotte contre moi et me lèche. C'est peut-être idiot mais j'ai l'impression que lui, comme les animaux de la forêt, m'écoute et me comprend. Je vais dans ma chambre, prends un crayon et une feuille, m'installe sur mon bureau et dessine ( enfin j'essaye car je ne sais dessiner que les choses simples, comme heu … les maisons ? Mais si, vous savez … les maisons que font les enfants : celles où toutes les formes sont géométriques … Pardon. Où en étais-je ? Ah oui ! ), je griffonne tout ce qui me passe par la tête : des champs, des forêts, des clairières, des arbres, des animaux, des hommes, des chasseurs, des princes et des rois à cheval …
        Je redescends et mange deux abricots et du lait. Lorsque je passe devant le frigo, quelque chose attire mon attention : c'est un mot de Sandrine ( ma belle-mère si vous préférez ). Voyons voir :

Ma chère Célestia
 
Pourrais-tu s'il-te-plaît aller faire quelques courses pour moi, car malheureusement je n'aurais sûrement pas le temps d'y aller tout de suite après mon travail, qui comme tu le sais est très fatigant. Ton père ne rentreras pas trop tard et moi non plus si tout va bien ( je croise les doigts ), mais si tu pouvais aussi t'occuper du dîner ce serait super. Voici la liste : 
 
lait
fruits : prunes, abricots, pêches
légumes : 2 courgettes 2 grappes de tomates
jus de fruits : pomme, orange, raisin
6 bouteilles d'eau
6 œufs 
 
Je compte sur toi, je t'aime
 
Maman 
 
        J'enfile de nouveau mes chaussures, cours jusqu’au magasin, et achète tout ce qui figure sur la petite liste. Je retourne chez moi et range les courses dans les placards de la cuisine. Je ferme tous les volets à moitié et retourne dans ma chambre. Là, je m'allonge sur le lit et réfléchis, je pense à ma mère biologique : qui est-elle ? Pourquoi m'a-t-elle abandonnée ? Est-elle importante ou est-ce une simple femme ? Est-elle gentille ? Belle ? Charmante ? Douce ? Est-elle morte ? Je me pose les mêmes questions sur mon père ... Pensent-ils toujours à moi ? En tout cas, moi je n'arrête pas d'y songer. Est-ce-que je ressemble à l'un d'eux ? Si oui, ma mère ou mon père ? Je n'ai aucune photo d'eux et je ne les connais pas mais je les aime quand même, je suppose que c'est ça l'amour maternel et paternel …
J'éprouve aussi un sentiment de culpabilité car mes beaux-parents m'ont toujours donné tout ce qu'ils ont pu et pourtant je ne sais pas si je les aime plus que mes parents biologiques que je ne connais même pas … 

        Quelqu'un gratte à la porte : je l'ouvre et regarde à mes pieds. Oh ! mon chat ! Il se blotti contre mes jambes et entre dans ma chambre, il s'installe confortablement sur mon lit et commence à ronronner doucement au début, puis de plus en plus fort. Je m'allonge à côté de lui et le caresse en lui partageant mes doutes à propos de mes vrais parents. Je lui parle pendant longtemps, lui demande aussi pourquoi tous les animaux, à part quelques-uns, semblent m’apprécier et même m'aimer ! Évidemment, je ne m'attends pas à ce qu'il me réponde ! Mais ça me fait du bien de lui parler.

        Je descends et fais à manger distraitement. Tout à coup, j'entends la sonnette retentir. Ce doit être mon beau-père. J'ouvre la porte. Oui, c'est lui. Il est là, devant moi, et entre dans la maison. Il va dans le salon et me demande :
« Célestia, as-tu fait à manger ?
- Oui, dis-je.
- Bien, j'ai à te parler.
- J'arrive.
- Ta mère, et moi devons nous absenter toute la semaine, pour un séjour professionnel au Canada, et nous ne pouvons pas t'emmener avec nous. Tu vas venir avec moi à l'usine demain.
- Pourquoi ?
- Ta mère veut te dire au revoir le soir et elle se fera conduire à l'usine pour que nous allions tous les deux à l'aéroport. Ce sera un ami qui va te ramener chez nous quand Sandrine et moi serons partis, tu n'auras qu'à préparer le dîner et dormir. Tu es d'accord ?
- Oui, oui, je ne vais pas trop m'ennuyer, enfin pas plus qu’aujourd’hui ! », réponds-je sur un ton enjoué que je me force à prendre, pour ne pas blesser mon beau-père en lui disant que je n'aime pas du tout son organisation et que ce serait vraiment plus simple que je reste à la maison toute la journée.
Je me mets à table. Après manger, je la débarrasse, monte directement au premier étage, fait ma toilette, brosse mes longs cheveux châtains, me mets en pyjama et me dirige vers ma chambre. À mon arrivée, mon chat ( ce paresseux qui n'a pas bougé d'un poil ! ) lève la tête avec de grands yeux et me regarde longuement. Je me glisse sous mes draps, il se lève ( Wouah ! Quel effort ! ), s'invite dans mon lit puis met sa tête sur mon oreiller tout en ronronnant. Il est vraiment mignon ( mais qu'est-ce-qu'il est fainéant ! ) ! Je le caresse longuement et, petit à petit, je m'endors, le nez enfoui dans ses beaux et longs poils gris. 

A suivre...

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