EDITORIAL


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ÉDITORIAL

Le Monde de Verlaine a deux objectifs : permettre aux élèves de s'exprimer sur l'actualité (au sens très large) et les éduquer aux médias.

Ainsi, tous les lundis, en salle 5, de 13h à 13h50, sous la direction de M. Aupée, les élèves volontaires pourront venir écrire sur un sujet d'actualité de leur choix (international, national, régional, Évrecy, collège). Ils pourront aussi écrire un article "coup de cœur" ou participer à la Web-TV, La Télé de Paul.

En outre, les enseignants du collège et des écoles du secteur pourront également proposer à la publication des travaux d'élèves réalisés en classe afin de les mettre en valeur.

vendredi 24 août 2018

Les aventures de Célestia (Chapitre 16)

Une semaine avant la rentrée des professeurs, Le Monde de Verlaine se réveille en vous proposant l'avant-dernier épisode du roman de Maëlys Cosson, Les aventures de Célestia. Bonne lecture !




CHAPITRE 16


Je pénètre dans la salle du trône, le décor est le même que la première fois, les dieux, y compris Artémis et Osiris, siègent tous au centre de la pièce. Nous sommes les seuls à avoir demandé une audience nous allons donc directement devant eux. Comme à chaque fois que je suis devant des divinités, je sens l'influence de leur pouvoir exercer une tension sur mon corps. Je ne flanche pas et continue, en compagnie de Lizzie, pitit, Élise et Napharo, le transmetteur.

Je stoppe devant Zeus et Amon et attends que l'un d'eux parle. C'est le dieu égyptien qui prend la parole en premier :

« Tu es Célestia, la petite qui vient de la Terre non ?

-C'est exact, Seigneur.

-Que viens-tu faire ici et pourquoi voulais-tu une audience ? Rencontres-tu des problèmes dans ta quête ?

-Non Seigneur, je l'ai terminée.

-Déjà ? s'étonne-t-il.

-Oui Seigneur

-Raconte-nous alors, exige Héra.

-Oui reine Héra. »

Lizzie me jette un coup d’œil pour m'encourager. Bien, je pense que l'histoire va être longue, je devrais passer sous silence les passages où certaines de mes capacités se remarqueraient. Je commence donc :

« Comme vous le savez tous, après l'annonce de ma quête, je suis partie en terre hostile avec Lizzie, Pitit, Élise, Maotys et Myo, mon chat. Après avoir essuyé une tempête, nous avons accosté sur cette terre dangereuse où nous avons été rapidement attaqués par les chimères. Nous nous sommes battus jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une. Elle a fui et, comme elle avait été blessée durant la bataille, elle a laissé des traces de sang sur le sable. À partir de ces traces, nous avons pu la traquer quelques jours, jusqu'à ce que l'on arrive à côté d'un repaire de forces maléfiques, des licornes et des fées criminelles... »

Je reprends mon souffle, résumées aussi rapidement, mes aventures ne paraissent pas tellement effrayantes. Les dieux portent toute leur attention sur moi, je respire calmement et reprends :

« Nous avons entendu que la Chimère allait partir, nous, nous avons préféré rester près des licornes et des fées criminelles. Nous avons aussi entendu qu'elles allaient nous attaquer le lendemain alors, pour nous défendre, nous avons posé des pièges où certaines sont tombées. En même temps, nous avons trouvé la chimère, qui partait vers les montagnes. Nous avons réussi à lui soustraire des informations, là, elle nous a révélé que toutes les forces maléfiques obéissaient à une maîtresse. »

Les souvenirs de la torture de la bête me reviennent tandis que certains des dieux, intéressés, se redressent sur leurs trônes et que d'autres jettent un œil à celui d'Isis, vide. Je continue mon récit :

« Plus tard, nous nous sommes fait assaillir par les licornes et les fées criminelles mais nous avons pu en réchapper en trouvant une cachette sous terre, une des grottes renfermant une rivière souterraine. Le lendemain, nous avons repris notre voyage et nous sommes dirigés vers les montagnes, nous avons marché très longtemps mais, arrivés au pied de celles-ci, nous avons été attaqués de nuit, par des chats renégats. C'est là que Myo est... Qu'il est... »

Une boule se forme dans ma gorge. Je m'interromps et reprends le cours de mes aventures un peu plus tard :

« Après cela, nous avons repoussé les chats renégats dans la montagne et...

-Attends une minute, coupe Athéna, vous avez repoussé ces sales bêtes seuls, vous ?

-Heu... Eh bien, oui.

-Mmh, marmonne-t-elle, suspicieuse, je t'en prie, reprends.

-Oui Reine Athéna, ensuite, nous avons rencontré un certain Antor... »

À l'entente de ce nom, les dieux poussent des exclamations indignées. Vont-ils me croire ? Amon lève les bras pour ordonner le silence. Je reprends mais j'aimerais ne plus être coupée :

« Il nous a mené jusque dans une immense caverne remplie de forces maléfiques. Ces dernières nous laissaient toutes passer du moment que nous étions en sa compagnie. Antor nous a emmené par la suite dans une pièce où j'ai été agressée par quelqu'un que vous connaissez tous : Isis. »

Nouvelles exclamations. Cette fois, presque tous les dieux semblent énervés. Peut-être aurais-je dû être moins directe ? Il est un peu tard pour revenir sur mes paroles. Zeus, qui me fixe maintenant avec son regard d'orage dit :

« Ce sont de très graves accusations que tu portes là Célestia, surtout envers une déesse de l'envergure de notre chère Isis, d'ailleurs, où est-elle ? L'a-t-on prévenue du conseil ?

-Elle est dans votre temple Seigneur.

-Ah oui, et pourquoi n'est-elle pas venue ?

-Elle heu... était dans... l'incapacité de se déplacer jusqu'ici.

-Mensonges ! clame Arès. Cette petite n'est qu'une menteuse, j'ai vu clair dans son petit jeu, elle ment ! Elle a organisé un complot pour empêcher Isis de venir et de se défendre juste pour que nous lui accordions le droit de rentrer chez elle, c'est inadmissible !

-Calme-toi espèce d'imbécile et écoute la fille, ordonne Artémis.

-Je te demande pardon !? Toi tu n'es qu'une sale...

-Une quoi ? » interromps Osiris.

Une violente dispute éclate alors. Je regarde mes amies à côté de moi, Élise semble aussi perplexe que moi et Lizzie hausse les épaules. Ce doit être normal dans ce cas...

Finalement, les cris cessent.

« Explique-leur, me demande Osiris.

-Bien. Je disais donc qu'Isis m'a attrapée et nous a, à tous, avoué ses intentions, si vous ne me croyez pas, précisé-je, demandez donc à Lizzie ou Élise... Elle nous a expliqué qu'elle avait échafaudé un plan pour m'attirer jusqu'à elle dans le but de me détruire. Elle m'a incitée à pousser la porte qui mène en Hercaliazie et m'a conduite jusqu'à Maotys, son influenceur.

-Attends, quoi ? coupe Nephtys. C'est quoi cette histoire ? Et oui c'est vrai cela, où est Maotys ?

-C'est à moi de vous le dire, intervient courageusement Élise. Comme vous le savez, je suis arrivée avec mon frère par erreur et vous nous aviez aussi confié une quête, mais nous avons fouillé l'Hercaliazie sans trouver les dieux disparus, nous étions morts de fatigue, de faim et de honte. La déesse Isis est venue nous rendre visite, elle nous a en quelque sorte pris sous son aile et nous a offert une maison et de quoi vivre pendant assez longtemps. Nous étions alors prêts à tout pour la remercier. Elle nous a ordonné de lui emmener la prochaine étrangère en haut des montagnes de la terre hostile. Nous avons accepté sans aucune hésitation, nous avions totalement confiance en Isis, elle était si gentille, que pouvait-il arriver à la fille ?

Après cela, mon frère a tout fait pour la satisfaire, mais moi, plus je connaissais Cel, moins j'avais envie d'obéir à cette déesse, je n'avais pas envie de trahir ma nouvelle amie... J'ai vraiment tout compris lorsque la chimère a parlé de sa maîtresse, elle demandait aussi à ce qu'on l'appelle de cette manière. Quand mon frère est retourné dans le camp de notre cheffe et a voulu tuer Cel, je n'ai pas résisté, je me suis interposée. Après que Cel ait utilisé un de ses pouvoirs pour rendre Isis inoffensive, je n'ai pas revu Maotys, il a dû fuir je ne sais où pendant la bataille, en compagnie d'Antor.

-J'ai compris que tu étais censée trahir Célestia, mais quelle est cette bataille ? Comment se fait-il que la jeune terrienne ai réussi à se battre contre Isis ?

-Eh bien, après que la déesse aie révélé la vérité aux personnes présentes, elle a voulu détruire Cel devant elles, surtout sous les yeux d'Artémis et d'Osiris. Mais bien sûr, notre amie s'est défendue et elle a libéré les deux dieux. Ensuite, les forces maléfiques ont fui et nous sommes arrivés ici grâce aux anciens prisonniers.

-Il y a une incohérence, remarque Râ, pourquoi Isis ferait-elle tout cela ? Pourquoi aurait-elle voulu tuer une toute petite terrienne insignifiante ? Je connais bien cette divinité, ce n'est pas dans sa nature de se battre, en plus, elle a sauvé son mari, Osiris il y a bien longtemps, pourquoi lui aurait-elle fait du mal maintenant ? Et que vient faire Artémis dans cette histoire ? Ça ne tient pas debout ! »

Les dieux se regardent, mitigés, ils cherchent sans doute à démêler le vrai du faux. Ils refusent de nous croire. Ils se disent sûrement que j'ai inventé cette histoire pour rentrer chez moi... Comment les convaincre que nous disons l'entière vérité ? C'est vrai, nous n'avons aucune preuve de ce que nous avançons...

Je réfléchis. Notre parole n'a pas beaucoup de valeur mais celle d'un dieu, si. Je jette un regard à Artémis, alias ma mère, elle semble me dire d'attendre. Pour quelle raison, je ne sais pas, mais je décide de lui obéir et je me tais, attendant que les dieux donnent leur avis. Ils ne tardent pas d'ailleurs. Amon me dit :

« Nous ne te croyons pas jeune fille, tu as inventé ces aventures. En plus, tu t'en ai pris à une déesse, tu devrais avoir honte !

-Mais... tenté-je.

-Tais-toi, ordonne le dieu, tu n'es qu'une sale menteuse et tricheuse, tu ne retourneras jamais chez toi ! »

Une vague de terreur s'empare de moi, mes parents ne me viennent pas en aide, les dieux ne me croient pas et refusent que je retourne chez moi, qu'est-ce que je vais devenir ?!

Mais au moment où la panique commence à prendre le dessus sur toute mes capacités de réflexion, Artémis et Osiris se lèvent comme un seul homme (heu, dieu... enfin vous avez compris...) :

« Si je puis me permettre, commence Artémis.

-Vous semblez nous avoir oublié, termine Osiris.

-Eh bien, lance Zeus, que voulez-vous ? Racontez-nous, que vous est-il arrivé à vous deux, vous avez des mines affreuses.

-Merci... Je pensais que vous vous fichiez de ce qui a pu arriver, vous n'avez même pas daigné nous le demander en début d'audience, si je n'étais pas incroyablement heureuse d'être libre, je serais vexée, affirme ma mère.

-Pff..., soupire Poséidon, allez, racontez.

-Très bien, répond mon père, je vais aller droit au but, la petite dit la vérité. »

Tous les dieux reprennent leurs conversations houleuses.

« Je continue ou...

-Oui, vas-y, ils sont embêtants à parler pour rien, c'est évident que la fille dit la vérité, elle n'aurait jamais pu inventer tout cela toute seule, râle Hadès.

-Comme je le disais, Célestia ne ment pas, je sais que c'est difficile à accepter, mais c'est bien Isis qui nous a kidnappé Artémis et moi. Elle nous a attrapé pendant notre sommeil, avec un filet d'or, oui, elle s'est inspirée d'une des anciennes histoires de la mythologie grecque. À vrai dire, ce n'est pas elle qui l'a fait, je ne sais même pas si elle a été informée de la façon dont on nous a capturé. Lorsque son conseiller, Antor m'a capturé, j'ai tout de suite compris ce qu'il se passait. J'ai eu beau me débattre, je ne suis pas parvenu à me délivrer. Il m'a emmené loin, en terre hostile, jusqu'au fin fond d'une caverne dans les montagnes. Peu de temps après, Artémis m'a rejoint et nous nous sommes retrouvés enfermés dans une cage en fer noir, d'où aucun dieu ne peut s'échapper. Isis venait parfois pour nous tenir au courant de l'avancée de son plan et plus le temps passait, plus nous nous affaiblissions, vous savez comment c'est...

-Nous avons même dû changer de forme pour économiser nos forces », précise Artémis, indignée.

Je me demande quand est-ce qu'ils comptent dire que je suis leur fille.

Osiris reprend :

« Lorsqu'Isis nous a informé que Célestia était près du repaire des licornes et des fées criminelles, je lui ai envoyé un rêve pour la prévenir du danger mais elle n'en a pas tenu compte. »

C'était lui ! La voix dans mon rêve était celle de mon père !

Il a l'air un peu vexé, en même temps, il n'avait qu'à pas prendre ces airs menaçants. Artémis reprend la parole :

« Lorsque la fille est arrivée, ça nous a fait un choc. À vrai dire, nous étions désespérés. »

Les autres dieux s'interrogent du regard, quand vont-ils se décider à leur dire toute la vérité ? Est-ce que certains se doutent de quelque chose ? Une idée germe dans mon esprit : j'ai réussi à voir les émotions d'Isis, pourquoi ne recommencerais-je pas sur ces personnes pour connaître le fond de leur pensée ? Juste pour savoir s'ils croient à ce que l'on leur raconte et s'ils comptent me ramener chez moi…

Je me concentre sur tout ce qui m'entoure, les dieux, mes amies, le transmetteur, toutes les personnes présentes, les murs, le sol et enfin sur moi, ma respiration, mes pensées, mes idées, j'entre dans une sorte de transe : j'ai beaucoup plus conscience de ce qui se passe autour de moi, l'humidité dans l'air, les voix, lointaines mais bien réelles, le bruit des vêtements qui se froissent un peu plus à chaque mouvement, les émotions et une autre chose... Qu'est-ce donc ? Je porte toute mon attention sur cette présence étrange jusqu'à en distinguer les contours, elle est juste à mes côtés, paisible mais emplie de tristesse. Je la ressens comme une vague mais je sais que derrière ce que mes sens peuvent percevoir, c'est un océan de tristesse qui se cache. J'ai déjà côtoyé cette chose. Je sais de qui il s'agit : Myo. Il est près de moi mais en même temps très loin et si je relâche un instant ma concentration, il disparaîtra. Comment puis-je savoir qu'il est à mes côtés, serait-ce une de mes capacités ? C'est probable, après tout, mon père est dieu du Royaume des Morts. Je frissonne, j'espère ne pas voir toutes les personnes décédées de ce monde, ce serait… Glauque. J'étends mon influence sur mes amies et je vois une autre présence, pareille à celle de Myo, près de Lizzie, sa mère. Elle est emplie de fierté en voyant sa fille, je souris, il faudra que j'en informe la fille rose, je sais qu'elle a affreusement peur de ne pas être à la hauteur de ce qu'espérais sa mère.

La fatigue rend la concentration plus difficile mais je remarque que personne n'est à côté d’Élise, son frère est donc en vie. Cette fois, les voix, qui étaient une sorte de fond sonore diffus prennent de l'amplitude jusqu'à me sortir de cette transe :

« N'est-ce pas Célestia ? demande Osiris.

-…

-Célestia ?

-Mmh, oui quoi ?

-Répond, la première fois que tu t'es servie de tes pouvoirs, c'était en Hercaliazie non ?

-Je ne sais pas pourquoi ?

-Les dieux veulent savoir.

-Eh bien, je pouvais attirer des animaux, les soigner, tirer à l'arc avant mon arrivée ici Seigneur.

-Ah oui ? Intéressant, et depuis ?

-Depuis je peux trouver une piste à partir de traces, remarquer si je suis observée, j'ai des visions, des pressentiments et des intuitions, je peux soigner des personnes, voir les émotions et leurs pensées, j'arrive aussi à les façonner comme je le veux, et Seigneur ?

-Oui chère petite ?

-Je viens de découvrir que je suis capable de voir les morts au prix d'une intense concentration. »

Un silence s'abat sur la salle. Osiris pâlit, il ne s'attendait sûrement pas à ce que je dévoile toutes mes capacités d'un coup. Cette fois, je vois que les dieux commencent à comprendre certaines choses. Zeus me demande :

« Ne serais-tu pas une divinité quelconque toi ? »

Je ne réponds pas, je ne me considère pas comme tel et je ne sais pas si je dois parler maintenant. Je jette un regard de détresse à Artémis qui acquiesce. Je dois me lancer semble-t-elle me dire. Je commence donc :

« Je ne pense pas pouvoir un jour m'intégrer à l'une de vos familles car je ne suis ni entièrement grecque, ni entièrement égyptienne. Je suis une hybride, née de la relation entre un dieu de chaque famille. Je suis la fille d'Artémis et d'Osiris. »

Ça y est, c'est dit.

« Quoi ?! Mais comment ce fait-ce ! Artémis, n'avais-tu pas fait vœu de virginité ? rugit Amon.

-Si Seigneur et je n'ai pas brisé ce serment.

-Et comment ! Tu as eu une fille !

-Si je puis me permettre, observe Athéna, les déesses peuvent avoir un enfant sans pour autant rompre leur serment, grâce au mélange d'essences divines. Artémis, vous est-il arrivé cela, comme à moi ?

-Oui Reine Athéna, c'est arrivé.

-Excusez-moi, interviens-je, je ne comprends pas, qu'est-ce qu'un mélange d'essences divines ?

-Tous les dieux ont ce qu'on appelle de « l'essence divine », c'est un liquide qui coule dans nos veines et sur notre peau en très petite quantité mais elle est quand même présente, explique mon père, il est possible que quand deux essences se mélangent, il naisse un enfant. Tu es issue de ce genre de mélange.

-Ah…

-Oui, bien sûr tous les dieux savent cela, réplique Zeus, d'ailleurs les déesses qui ont fait serment sont les premières à faire attention, cet enfant est donc un accident ? Faut-il la désintégrer ?

-Non, ne la désintégrez pas, ce n'est pas de sa faute si je l'ai mise au monde. Mais j'aimerais que vous compreniez que je n'ai pas rompu mon serment.

-Oui, nous l'avons bien compris. »

Moi aussi je comprends, mais une chose me trotte dans la tête : mes parents ne m'ont pas désiré. Une certaine déception s'empare de moi sans que je puisse l'expliquer, je me doutais bien que si j'avais été adoptée, c'était sûrement pour une raison pareille mais, je ne sais pas, le fait d'être devant cette vérité m'attriste.

Osiris surprend mon expression, dépourvue de toute joie, il dit :

« Après la naissance de notre fille, Artémis et moi avons commencé à nous connaître, nous nous sommes vite entendus et je crois bien être tombé sous le charme de cette personne même si je sais qu'elle méprise l'amour et que jamais elle ne me donnera la chance d'en faire ma bien-aimée. Mais, à ce moment-là, un problème restait, que faire de l'enfant ? Vous comprenez qu'avec Isis et Horus, mon fils, il m'était impossible d'élever la petite, tout comme Artémis ne le pouvait avec sa Chasse. En plus, je ne savais pas comment les deux familles de dieux allaient réagir face à cet enfant, hybride. Nous avons donc décidé de cacher Célestia dans notre ancien monde, berceau de notre civilisation, la Terre. Mais vous savez aussi que l'arbre généalogique des dieux se renouvelle chaque année, alors nous avons décrété avec Artémis que chaque année, nous irions cacher, à l'aide de nos pouvoirs, le nom de notre fille, pour lui assurer une enfance paisible, dans une sympathique et généreuse famille, loin de la vérité sur les dieux et loin du danger qu'ils pourraient représenter pour elle. »

Je reprends un peu espoir, peut-être que finalement, mes parents éprouvent un peu d'affection pour moi ?

Artémis continue :

« Malheureusement, Isis, qui soupçonnait quelque chose, nous a suivi dans le temple des racines, là où se trouve notre arbre généalogique, ajoute-t-elle, et avant que la magie ne puisse faire effet, avant que le nom ne puisse disparaître, elle a découvert notre secret le mieux gardé. À partir de là, elle a été prise d'une profonde jalousie et a échafaudé un plan pour détruire notre fille mais nous également. Elle a trouvé le plus de forces maléfiques que possible et leur a demandé de l'aide. En échange, elle leur procurait tout ce qu'il fallait, armes, stratégies, abris... pour faire la guerre contre les dieux. C'est difficile à croire, mais c'est la stricte vérité, vous connaissez désormais toute l'histoire. »

Les dieux se lancent dans de nombreuses conversations animées, certains me regardent affectueusement, d'autres méchamment, ils ne veulent pas d'une déesse comme moi. Vont-ils me punir pour ce que je suis ? Je remarque aussi que, curieusement, ils ont cru à Artémis et Osiris, plus qu'à Lizzie, Élise ou moi.

Je sens encore la présence de Myo à côté de moi, tant que je le saurais ici, je n'aurais pas peur... Mais quand même.

A suivre...

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