Le Monde de Verlaine vous invite à découvrir la suite de MUNDUS, le roman de Zoélie. Pour relire les chapitres II et III, cliquez ici.
Chapitre IV
Le Gamin
Son pelage roux semble terne à la lumière. Il est en piteux état : ses
pattes sont tachetées de sang, sa gueule pendante. Il se tient à peine
debout. Les gens me regardent avec un air ahuri. Pourtant, je n'ai pas
peur. Certes, il est misérable et maigre à terroriser, il peut même
paraître fantomatique. On a l'air beau, nous deux quasi morts ! Pourtant,
je ne fais pas attention à son physique peu attirant, je ne regarde que ses
yeux. Ceux d'un pauvre renard doux et gentil, dont le corps démesuré – six
mètres de haut quand même - a complètement pris le dessus sur le
tempérament. Je n'ai jamais été très sensible, mais il est dans le même cas
que moi. Et ces choses-là, on les voit tout de suite. Ses yeux verts - d'un
vert ! - sont beaux, et terrifiants, et attirants, et magnifiques, et ils
prennent le dessus sur tout le reste, à mon avis. C'est pour cela que je
n'ai pas peur de lui, je sais qu'il ne va pas m'attaquer. Il est trop las
pour vouloir se défouler sur quelque chose, et je n'ai que la peau sur les
os.
Il essaie d'être impressionnant, il bombe le torse pour reprendre du
courage, mais il voit à mon air attendri que cela ne servira à rien. Il se
rassoit, et me fixe. La suite paraît étrange. Je n'y comprends rien.
Je le vois qui glapit, et qui m'attrape brusquement par les jambes !
Ensuite, il s'élance, de toit en toit, et ce pendant un quart d'heure, et il m'emmène dans un autre quartier.
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