EDITORIAL


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ÉDITORIAL

Le Monde de Verlaine a deux objectifs : permettre aux élèves de s'exprimer sur l'actualité (au sens très large) et les éduquer aux médias.

Ainsi, tous les lundis, en salle 5, de 13h à 13h50, sous la direction de M. Aupée, les élèves volontaires pourront venir écrire sur un sujet d'actualité de leur choix (international, national, régional, Évrecy, collège). Ils pourront aussi écrire un article "coup de cœur" ou participer à la Web-TV, La Télé de Paul.

En outre, les enseignants du collège et des écoles du secteur pourront également proposer à la publication des travaux d'élèves réalisés en classe afin de les mettre en valeur.

mardi 15 octobre 2019

INTER'ACT tour : une journée avec des réfugiés

Le mardi 8 octobre 2019, les élèves de 4ème du collège Paul Verlaine ont participé à l'Inter'act tour, une journée exceptionnelle organisée par le HCR et le Conseil départemental. Cette manifestation avait pour but de sensibiliser les élèves à la cause des réfugiés. Les élèves de 4e1 et de 4e2 reviennent pour nous sur les nombreux temps forts de cette journée.

source : calvados.fr



Le HCR, qu'est-ce que c'est ?

Le HCR est le Haut Commissariat aux Réfugiés. Il s'agit d'une agence créée en 1950 par l'ONU dans le but de venir en aide aux réfugiés de la seconde guerre mondiale. Au départ, le HCR devait être temporaire, mais l'agence existe encore aujourd'hui. En 1954, 34 employés travaillaient pour le HCR qui emploie 10 130 personnes à l'heure actuelle. La mission du HCR est d'aider les réfugiés à travers le monde et de faire respecter leur statut. Des membres de l'agence travaillent dans les camps, où ils installent différentes infrastructures comme des écoles ou des salles de sport pour améliorer les conditions de vie des personnes. Le nombre des réfugiés augmente chaque année et 149 pays ont signé pour aider cette cause. C'est pour sensibiliser les collégiens à la question des réfugiés que l'Inter'act tour s'est déroulé dans notre collège. (Anouk)


source : twitter.com

Une journée riche en découvertes

Nombreux étaient les ateliers, activités et témoignages qui ont permis aux collégiens de découvrir le quotidien et le parcours des réfugiés : les élèves ont pu écouter le témoignage d'Alhassan, un jeune réfugié guinéen, au forum. Ils ont admiré les photographies en noir et blanc de Brian Sokol, photographe américain qui travaille avec le HCR. Ils ont pu participer à des ateliers de rap, de slam, de musique ou d'arts plastiques, et visiter le camp de Zaatari situé en Jordanie... mais aussi au CDI, grâce à un casque de réalité virtuelle. Ils ont écouté les membres de l'association l'ASTI lire des récits de migrants. Les sens ont aussi été à l'honneur puisque le repas servi au self a été concoté par une cheffe somalienne, Hodan, et que la sonnerie qui rythme notre journée au collège était une musique somalienne.

Le témoignage d'Alhassan

La matinée a débuté avec le témoignage d'Alhassan, un jeune réfugié qui vient de Guinée. Alhassan habitait à la Pita avec sa famille. Alhassan était contre l'Etat et participait à des manifestations. Un jour, il a été mis en prison où il a été roué de coups. Il a pu sortir de prison à condition de quitter son pays. Les choses se sont passées très vite : il arrive à Orly le 25 décembre 2016. Il n'a ni carte d'identité ni passeport. Il a dû aller dans un centre d'accueil pour demander de l'aide. Alhassan nous a raconté la difficulté des démarches administratives, la longueur des délais. Mais il nous adit aussi que les gens ont été gentils avec lui.Il lui est malgré tout arrivé de dormir dans la rue, et de ne pas se sentir en sécurité. Alhassan a attendu deux ans avant d'obtenir le statut de réfugié. Il espère maintenant faire venir sa famille en France : son petit garçon de six ans, resté en Guinée, ainsi que sa femme et sa petite-fille de 2 ans et demi qui vivent actuellement au Sénégal. Alhassan n'a jamais vu sa petite fille. Il nous a également dit que retourner en Guinée était impossible car cela mettrait sa vie en danger. Son témoignage nous a tous marqués. (Margot)

Alhassan s'adresse aux élèves de 4e, accompagné par Joséphine Lebas-Joly du HCR.

L'objet le plus précieux à leurs yeux
 
Tous les élèves de 4ème ont pu admirer une exposition de photographies en noir et blanc, réalisée par le photographe américain Brian Sokol. Pour réaliser cette exposition, le photographe accompagné d'employés du HCR est allé dans plusieurs camps de réfugiés partout dans le monde et ils ont demandé à certains réfugiés l'objet qu'ils voudraient absolument ramener dans leur pays s'ils y retournaient un jour. Brian Sokol les a alors pris en photo avec cet objet très précieux à leurs yeux et a noté leurs histoires et leurs choix.
La photographie qui m'a le plus marquée, c'est l'histoire de cette famille qui a fui son pays à moto, et juste avant de fuir, le père de famille a vu sa mère se faire tuer. Il a alors décidé de partir directement, mais, dans la nuit, il est retourné sur les lieux pour enterrer sa mère. (Jeanne)

Joséphine Lebas-Joly raconte l'histoire de chacun des réfugiés photographés par Brian Sokol.

Sur l'une des photos, un homme tient la veste que son père lui a donnée la nuit de son départ, pour qu'il soit protégé du froid. Il souhaite léguer cette veste à ses enfants. (Baptiste)



Des saveurs venues d'ailleurs 

Le midi, la Somalie a été mise à l'honneur : une réfugiée somalienne nommée Hodan nous a préparé un repas typiquement somalien. Hodan a cuisiné ce repas avec l'aide de toute l'équipe de cuisine du collège et avec l'aide de sa soeur. C'était un record pour elle : elle n'a jamais cuisiné autant de repas et encore moins en si peu de temps ! Le repas était délicieux et nous avons découvert de nouvelles saveurs. En entrée, nous avons goûté un petit pain somalien accompagné de sauce et de petits légumes avec des petits morceaux de viande. en somalie, on appelle ça un Sadabaye avec Maraqe. ensuite, en plat de résistance, on a mangé du riz avec du poulet mijoté, ce qui s'appelle le Dugaga Maraqe avec Barizeki. enfin, en dessert, nous avions le choix entre un gâteau à la vanille et une salade de fruits somalienne appelés Kega et Salatada. Tout cela était très bon, mais j'ai quand mêm trouvé que l'entrée et le plat étaient un peu épicés.(Jeanne)

Une courte pause pour Hodan, notre cheffe somalienne.
Nicolas Osmond en cuisine.
Le plateau repas du jour !

Un voyage virtuel dans un camp bien réel

Expérience inédite au CDI : les élèves de 4e ont pu se glisser pendant une dizaine de minutes dans la peau de Sidra, une jeune fille de dix ans et demi qui vit provisoirement dans le camp de Zaatari, en Jordanie, tout cela grâce à des casques de réalité virtuelle. J'ai testé pour la première fois ces casques et j'ai adoré l'expérience ! Le film "Clouds on Sidra" montrait bien les conditions de vie dans le camp. (Evan)


Les 4e1 testent la réalité virtuelle.

Nous avons pu voir que les filles et les garçons ont accès à l'école, mais dans des classes séparées. Les filles peuvent jouer au foot, mais pas longtemps car il faut laisser la place aux garçons. Ces derniers ont accès à une salle de lutte, à une salle de musculation et à des ordinateurs. Les réfugiés mangent à même le sol. À la fin du film, Sidra pleure car elle ne sait pas si elle pourra sortir un jour du camp, avoir un avenir. (Chloé)

Les nouvelles stars du Rap

Les collégiens ont pu rencontrer les membres du groupe "Refugees of rap", composé de deux frères, Yaser et Mohamed, qui vivaient en Syrie. Ils ont commencé la séance en racontant leur histoire aux élèves. Leurs parents sont des Palestiniens venus vivre en Syrie, à Damas.  Au départ, leur groupe comprenait aussi deux de leurs amis, il s'appelait "Refugges of rap" parce que tous les membres du groupe ont des parents réfugiés. Le groupe n'avais pas beaucoup de moyens pour enregistrer un album, mais les amis ont quand même réussi à le faire. Mais leurs paroles étaient en arabe et elles critiquaient le régime politique syrien. "Refugees of rap" a été l'un des premiers groupes de rap syrien. Yaser et Mohamed ont dû quitter la Syrie car l'Etat a enfermé leur petit frère à cause des paroles de leurs chansons. Arrivés en Europe, ils ont fait des concerts et ils animent des ateliers de rap dans les écoles et dans les collèges.
Les deux rappeurs ont ensuite montré aux élèves un rythme, puis les collégiens ont dû créer un couplet et un refrain à partir de mots ou de phrases, sur un sujet qu'ils ont choisi. Après, les élèves sont passés devant leur classe pour présenter leur chanson en rappant. Cette activité était formidable, car les élèves se sont amusés tout en apprenant. (Anouk)

Yaser et Mohamed du groupe Refugees of Rap

Atelier d'écriture

Atelier Slam au programme : des textes engagés pour les réfugiés

Les élèves de 4e ont également pu assister à un atelier slam animé par Yo Leforestier, slameur et animateur radio. Il a présenté aux élèves son parcours professionnel et leur a décrit ses deux métiers, puis il a slamé trois de ses textes. Le premier texte "Gaza", dont le a est la seule voyelle, traite du conflit entre Israëliens et Palestiniens et du mur qui sépare ces peuples. Le second texte, "Un camion pour l'Angleterre", décrit les différentes techniques utilisées par les migrants pour passer en Angleterre, leur peur, leur découragement, leur courage. Le dernier texte évoque le SIDA en Afrique. (Baptiste)

Yo Leforestier et les 4e2

C'est l'intervention Slam par Yo Leforestier qui m'a le plus marqué. Les textes étaient un peu crus et choquants mais tout en restant émouvants. Les thèmes étaient variés comme la guerre à Gaza, le SIDA en Afrique ou le passage des migrants en Angleterre. Yo Leforestier est slameur professionnel et a écrit tous ses textes. Il était infirmier avant de se tourner peu à peu vers l'art du slam et nous a fait découvrir son art, une poésie récitée comme une chanson ou comme du rap. (Naël)
C'était très intéressant et amusant car il a une intonation pour raconter ses histoires qui est incroyable, cela fait vivre ses textes. (Antonin)

La tête au calme, on écoute des histoires

Marie-Odile Lainé et deux autres membres de l'association l'ASTI, une association qui vient en aide aux migrants, nous ont lu trois témoignages de migrants qu'ils ont eu l'occasion de rencontrer dans le cadre des cours de français qu'ils dispensent au sein de leur association.
Seize de ces témoignages sont réunis dans le recueil "Rien de ce qui est humain ne m'est étranger" que vous pouvez consulter au CDI.

source : ouest-france.fr

Un témoignage m'a particulièrement touchée, celui de Soraya, une jeune fille d'origine iranienne venue en Afghanistan et qui, de 10 à 19 ans, a passé des journées, des mois, des années enfermée dans sa maison à tisser des tapis. Des années vides, perdues. Elle est arrivée en France sans savoir parler un mot de français. Elle a appris la langue depuis et veut devenir médecin. Son courage et sa détermination m'ont impressionnée. (Chloé)

Une journée inoubliable
Cette journée m'a vraiment plu, elle m'a permis d'apprendre plein de choses sur la vie des migrants, leurs épreuves. L'exposition de photographies m'a fait réagir et comprendre que des êtres humains comme nous, comme moi, peuvent se retrouver dans des situations terribles.
Je voudrais remercier M. Lange, journaliste reporter d'images, de nous avoir suivis et aidés dans cette journée, ainsi que les professeurs, les employés du HCR et du Conseil départemental, Hodan, notre cheffe somalienne, et toutes les personnes qui nous ont encadrés. (Juliette)

L'équipe du Conseil départemental : Caroline, Péggy, Séverine et Mélina

Un numéro exceptionnel !

Tout au long de la journée, les élèves de 4e1 et de 4e2 ont filmé  les différentes activités auxquelles ils ont participé. Ils ont également pu recueillir les impressions des élèves et interviewer divers participants. Tous les reportages filmés seront bientôt montés et présentés dans un numéro spécial de la Télé de Paul. J'ai eu la chance d'être la présentatrice des 4e1 pour ce numéro et j'ai adoré tourner tout au long de la journée.

Nos reporters Lorette et Axel dans les cuisines !

Pour voir ce numéro spécial de La télé de Paul sur l'Inter'act tour, encore un peu de patience... Il sera bientôt en ligne ! En attendant, n'hésitez pas à aller faire un tour sur le blog Le Monde de Verlaine pour lire les différentes articles et regarder les précédents numéros de La Télé de Paul. À bientôt ! (Jeanne)

Les élèves de 4e1 et de 4e2

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