La famille maudite (Nouvelle)

En attendant le 5e chapitre des Aventures de Célestia, Maëlys nous propose une nouvelle qui fait froid dans le dos...

La famille maudite

Ma fille était là, dans son cercueil. Elle était belle. Elle était morte. Derrière ses vêtements d'enterrement, je savais que son corps était parsemé de coups de couteau. Un meurtre d'une extrême sauvagerie. Je pleurais. Mes larmes coulaient comme le sang dans les veines, comme l'eau d'une cascade, comme la pluie des nuages. C'était la même cérémonie qu'avec mon fils aîné, un an auparavant et ma femme, il y a de cela six mois. À présent, j'étais seul. Totalement seul. Mon enfant était là, et je me sentais terriblement angoissé pour mon avenir et celui de ma dernière fille... Tous ces meurtres au sein de ma famille... Ces souvenirs me faisaient mal. Il y a un an, mon fils fut retrouvé sur le sol de sa chambre, au milieu d'une mare de sang. Il avait été poignardé dans son sommeil. Les détectives, inspecteurs et policiers ne comprenaient pas ce crime, ils n'arrivaient pas à le résoudre. 

Six mois plus tard, ils avaient tous baissé les bras, quant à moi, j'étais terrassé par la douleur. Malgré nos efforts, notre famille était ravagée par ces évènements funestes.

Puis, ce fut le tour de ma femme... Elle fut retrouvée dans les mêmes conditions que mon fils. Allongée dans une mare de sang. Je n'arrivais pas à me remettre du choc, les enquêteurs ne trouvaient pas le moindre indice, pas la plus petite piste qui expliquerait ces meurtres. Dans le village, plus personne ne nous parlait. On nous appelait « la famille maudite ». Mes filles ne retournèrent plus au collège, nous n'avions plus aucun amis. Nous étions terrassés par le chagrin et l'incompréhension.

Quelques semaines plus tard, je retrouvai ma fille poignardée dans le couloir, une expression d'horreur gravée sur le visage. Son enterrement fut très émouvant. Celui de ma dernière fille devrait l'être tout autant... car oui, elle est ici, devant moi, allongée dans une mare de sang, en pleine nuit. Avec un sourire, je lui explique tranquillement la situation pendant qu'elle agonise...

« Ma chère Léa, je suppose que tu es perplexe quant au fait que je t'ai infligé des coups de couteaux dans les organes vitaux... Tu as raison... Pourquoi ton propre père te tuerait ? Eh bien, vois-tu, je suis somnambule. Je m'en suis rendu compte lorsque ton frère, Adrien, fut assassiné dans son sommeil. Au début, j'étais terriblement triste et la culpabilité me rongeait, comme quand ta mère est morte, puis, j'ai commencé a y prendre goût. Oui ma chère, je tue dans mon sommeil. Ah, quel bonheur que de se réveiller avec un couteau de cuisine à la main et un corps à nos pieds ensanglantés... Quant au reste, je laisse faire mon subconscient... J'adore cela, tuer la nuit et jouer la comédie le jour. C'est comme un jeu. Mon préféré... » 

Ma fille cracha quelques gouttes de sang et partit dans l'au-delà. 

Je retourne dans mon lit et me rendors paisiblement en pensant à ma prochaine victime, qui n'est autre que toi cher lecteur. Fais attention, le somnambule fou pourrait bien venir t'assassiner dans ton sommeil cette nuit. Alors, prépare ton testament et une place au cimetière...

 J'arrive. 

Maëlys Cosson, 4e1