Célestia est de retour dans un 12e chapitre palpitant qui nous rapproche doucement de la fin de ses aventures. Son auteur, Maëlys Cosson, élève de 3e du collège, nous l'a promis : Le Monde de Verlaine pourra écrire "THE END" avant le début du mois de juillet ! Bonne lecture !
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CHAPITRE 12
« Célestia ! Viens voir ! »
Mon chat court vers moi et m'explique la situation :
Mon chat court vers moi et m'explique la situation :
« Tu aurais vu toutes les licornes que nous avons éliminé avec Mao ! Et les fées... n'en parlons pas ! Une trentaine ! Tous nos pièges ont fonctionné. Une douzaine de licornes sont coincées dans nos pièges !
- Bien, très bien Myo, merci », réponds-je.
Un silence gêné s'installe. Myo nous observe à tour de rôle. Je peux même imager les rouages de son petit cerveau s'activer. Ses moustaches frémissent et il plante définitivement son regard dans le mien :
« Que se passe-t-il ? Quelque chose ne va pas ? »
Les souvenirs de la séance de torture menée par Lizzie affluent dans mon esprit, le sang, les grognements, les cris refont surface. Je chasse ces pensées en secouant la tête, il n'est pas nécessaire de raconter cette mésaventure à Myo, Maotys ou encore Pitit :
« Non, tout va très bien, amène-nous à Maotys s'il-te-plaît. Il nous faut le nombre exact de forces maléfiques éliminées.
- D'accord. Et alors, avez-vous réussi à soustraire des informations à la chimère ? »
- Pas grand chose... Nous en avons déduis quelques-unes cependant. Nous vous résumerons la situation plus tard, le temps presse, le soleil amorce sa descente. »
Toutes les images surgissent de nouveau. Il faut que je me concentre, cet incident est clos. Malgré cette résolution, une petite voix dans ma tête me souffle que je n'oublierais jamais ces instants de pure violence.
Myo nous conduit sur une petite dune où nous attendent Maotys et Pitit. Élise m'explique qu'elle a envoyé le petit suricate en éclaireur nous prévenir de la présence de la chimère. J'ai été plus rapide que lui.
Maotys me fait le compte rendu de leur chasse : soixante-deux ennemis éliminés. C'est beaucoup, manifestement, nos pièges ont agi à merveille. Lizzie, Élise, Myo, Pitit et Maotys poussent des cris de joie en clamant que nous n'en avons plus qu'une vingtaine à tuer, ils disent que nous sommes en sécurité un bon moment. Je reste en retrait, quelque chose me tracasse, je ne parviens pas à mettre le doigt sur ce que c'est, mais je suis persuadée que nous ne sommes pas en sûreté. Un danger nous guette. Mes compagnons tournent vers moi des regards débordants d'une bonne humeur partagée. J'ordonne d'une voix sèche, d'une voix que je n'ai jamais employée auparavant :
« Nous fuyons avant le coucher du soleil. Pas de discussions. »
Ils se stoppent net. Leurs visages se décomposent. Ils ouvrent la bouche puis la referment. Maotys est le premier à reprendre ses esprits et commence à contester ma décision. Je lève la main dans un geste qui indique clairement qu'il n'a pas à me donner son avis, tourne le dos et vais rassembler mes affaires le plus vite possible. La petite grotte dans laquelle nous avons trouvé refuge est à une centaine de mètres aussi, j'entends les voix scandalisées des autres à part celle de Lizzie et pour cause, elle m'a suivie sans aucun mot, obéissant aux ordres à la lettre. Je vois bien les regards obliques qu'elle me jette, elle est intriguée par ma conduite, elle veut des explications. Elle ne les aura pas. Nous sommes en danger ici, c'est ma seule pensée. Il faut partir avant qu'une catastrophe nous tombe dessus. Ce qui me pousse à dire cela ? Une forte intuition. Une chose indéfinissable si vous ne l'avez pas déjà vécu. Le genre de chose qui vous dit que vous ne devriez pas vous lever le matin, une chose que vous ne respectez pas et pourtant, le jour-même vous vous retrouvez coincé dans un monde avec une quête et la vie de plusieurs personnes, voire d'un monde entre vos mains.
Cette fois-ci, je ne compte pas l'ignorer.
Je prends mes affaires, fourre dans mon sac tout ce qui pourrait nous servir et commence à effacer les traces de notre passage.
Les autres arrivent et me font comprendre qu'ils veulent me parler. Maotys prend la parole, visiblement consterné :
« Cel, sois raisonnable, si nous posons de nouveaux pièges, nous n'aurons aucun ennemi sur nous et nous pourrons enquêter tranqui...
- Non. Rassemble tes affaires, nous partons.
-Célestia enfin, qu'est-ce qui te prend ? Je ne te reconnais plus. Que se passe-t-il ? Tu as découvert quelque chose de nouveau ? Dis-le nous je t'en prie, murmure Élise, bien plus pâle et bouleversée que d'habitude.
- Je n'ai rien découvert de nouveau. Nous devons partir avant une catastrophe.
- Il n'y aura pas de catastrophe voyons, tu deviens paranoïaque, reprend son frère, avec de la suspicion et peut-être de la crainte dans le regard, es-tu sûre de n'avoir rien compris ou vu de nouveau ?
- NON ! Maintenant arrêtez de tergiverser et dépêchez-vous !
- Lizzie enfin, dit quelque chose ! Tu ne peux pas laisser Cel dans cet état, explique-lui qu'il n'y pratiquement aucun danger voyons !
- J'ai confiance en Célestia. Si elle dit que nous devons partir, partons. À moins que tu n'aies autre chose en tête Maotys ? Pourquoi insistes-tu autant pour rester ?
- Qu'est-ce que tu racontes ? J'essaie juste de voir si quelqu'un à un soupçon de logique ici ! Et puis, ce n'est pas moi qui me suis immiscé dans cette quête... »
Je sens la colère de Lizzie, le moindre de ses gestes est empli d'une pression mal contenue, je me demande ce qu'elle a en tête... Elle vient de porter une accusation sur Maotys si subtilement, que je pense être la seule à l'avoir décelé. Je n'arrive tout de même pas à comprendre la nature de ce conflit perpétuel entre la jeune fille et lui, plus j'y pense, plus je me rends compte qu'ils ne sont jamais d'accord et que ce sont eux qui se brouillent le plus dans notre petite compagnie. Je fronce les sourcils. Avec tout cela nous perdons un temps précieux. Je m'apprête à intervenir dans leur conversation animée mais un frisson glacé me parcoure le corps. Quelqu'un nous observe de loin. Je me fige et encoche une flèche si subitement que la dispute s'arrête directement. Myo regarde mon arc armé. Ses yeux se posent sur un point derrière moi et je le vois paniquer. Je ne me suis pas trompée, il y a bien un danger ici ! Je me retourne et contemple avec frayeur une trentaine de licornes et de fées criminelles, tranquillement juchées sur une dune à notre droite. Je ne dis qu'une seule chose :
« COUREZ ! »
Mes amis ne se font pas prier, ils prennent leurs sacs et me suivent. Je sais qu'ils font de leur mieux pour parvenir à semer les créatures maléfiques, mais je sais aussi que seule, je pourrais aller beaucoup plus vite. Je constate avec effroi qu'elles gagnent du terrain sur nous. Les licornes font jouer leurs puissants muscles des pattes et les fées volent à une vitesse phénoménale, malgré leurs ailes craquelées.
J'entends le souffle de mes compagnons se faire de moins en moins régulier et leur allure diminuer. Non ! Courage, nous arriverons à fuir !
Je me rends à l'évidence : nous ne parviendrons jamais à gagner plus de terrain et nous nous épuisons pour rien. Je cherche désespérément un plan de secours pour nous sortir de là mais ma tête reste décidément vide. Maotys pousse un cri de désespoir, il a perdu son épée. Lizzie a beau lui hurler que nous ne pouvons pas revenir en arrière, il fait demi-tour, à mon grand désarroi.
C'est fini. Elles vont nous rattraper et je doute que nous fassions le poids face à des bêtes enragées.
Non, ce n'est pas fini.
Je rejoins Maotys et fais face à la marée de créatures. J'envoie autant de flèches que je peux. Si j'arrive à en blesser ou à en tuer assez, elles seront moins, et mes amis pourront attaquer.
Mon bras, qui ne cesse d'encocher et te tirer commence à me faire mal. Je me concentre sur mon objectif. La douleur n'est qu'un détail. Elles se rapprochent encore. Quelques unes s'écroulent mais une vingtaine restent encore. Les plus coriaces. Maotys semble comprendre mon plan et s'élance vers ces créatures. Je le vois vaguement se battre contre une fée mais je comprends vite que nous n'avons ni l'avantage du nombre, ni de force, ni de stratégie. Elles commencent à nous encercler et une licorne fonce droit sur moi. Je m'écarte de sa trajectoire et riposte en lui envoyant une flèche dans l'œil. Loin de s'affaiblir, elle s'élance, à la manière d'un taureau, sa corne tordue en avant et je dois redoubler d'efforts pour l'éviter. Ma deuxième flèche, plantée dans son deuxième œil est plus efficace et a raison de la vue de mon adversaire. J'en profite pour aider Maotys qui se démène avec la fée. Celle-ci tombe à terre. À peine a-t-il le temps de se remettre de ses émotions qu'une autre vient à sa rencontre et l'attaque violemment. Cette fois, je ne peux rien pour lui : la licorne aveugle m'a repérée (sûrement grâce à son odorat). Elle ne me lâche pas d'une semelle, m'obligeant à trouver de plus en plus de moyens pour l'éviter et la toucher. J'aperçois Lizzie, Élise, Pitit et Myo qui viennent en renforts. Ils en ont mis du temps ! Pendant que je me démène avec ma licorne, je vois Maotys à terre et la fée au-dessus, prête à l'achever.
NON !
J'essaie tant bien que mal de me débarrasser de mon adversaire mais elle ne cède pas à mes attaques et je suis incapable de venir en aide au jeune homme. Le désespoir commence à ralentir mes gestes, ce qui donne à la licorne l'occasion de me transpercer la jambe. La douleur arrive lentement à mon cerveau et me fait perdre mes repères. Ma tête tourne en voyant mon sang se répandre sur le sol et la licorne me traîne jusqu'à l'endroit où est tombé Maotys. Cette fois c'est vraiment la fin. La licorne et la fée sont penchées sur nous et je sens ma dernière heure arriver. Ma jambe me fait terriblement souffrir et quelque chose me dit que mon bras n'a pas été épargné. J'entends un cri de frayeur ou de rage lointain et deux personnes sautent sur nos ennemies. Élise et Lizzie. La reconnaissance m'envahit et je me relève péniblement. Maotys à mes côtés est gravement blessé et a perdu connaissance. Son épée est encore dans sa main. Je m'en empare, mon arc n'est pas assez efficace pour les attaques frontales. Elle est très lourde mais cela fera l'affaire. Je me joins à Lizzie et combats avec elle. Je jette un regard sur Élise, un peu plus loin : elle se bat comme une lionne. La vue de son frère blessé l'a mise dans une colère noire et son poignard virevolte entre les ennemis. Malgré tout, ils sont trop nombreux et je vois bien que notre petite troupe s'épuise. Je profite de la distraction que la jeune fille leur offre et glisse un mot à Lizzie :
« Prends Mao avec toi et trouve une cachette, on te rejoint. »
Elle hoche la tête en signe de confirmation et bat en retraite jusqu'à Maotys. Ma mission commence : je dois occuper les créatures le plus longtemps possible même si la douleur me brûle toutes les parties du corps et que je suis épuisée. Élise voit Lizzie emmener son frère et me fait un geste, elle a compris et elle est d'accord.
Bien. Maintenant, à mon tour.
L'épée en main, je me mets à dos une dizaine de bêtes et fais tournoyer l'arme de façon à en blesser le plus. Cela marche plutôt bien. Je ne vois plus que des pelages et des ailes. Je sens de nouvelles plaies sur mon corps et fuis un peu plus loin. Mon arc est sur le sable, je m'en empare. Je ne vois plus Lizzie, elle a dû trouver une cachette. Il faut préparer la retraite. Je m'efforce de réfléchir tout en combattant. Myo ne peut pas courir aussi vite que Élise et moi. Je lui ordonne donc de monter dans mon sac en vitesse. Je donne une petite tape dans le dos d' Élise pour la prévenir que nous partons. Elle acquiesce et nous courons aussi vite que nous le pouvons, moi en lançant des nuées de flèches pour garder de la distance entre nous et nos ennemies, Élise en cherchant Lizzie. Je regarde furtivement derrière nous : pas de traces de sang, les licornes et les fées ne pourront pas nous suivre si nous les semons. Élise me hurle que nous pouvons justement les distancer dans les rochers un peu plus loin. Effectivement des pierres jaillissent du sable, comme dans notre ancien abri et comme près du repaire des criminelles, si nous nous y perdons, elles mettront du temps à nous trouver.
Nous nous engouffrons dans ce labyrinthe de minéraux. Bingo ! Nous semons nos ennemies en tournant plusieurs fois dans un ordre aléatoire, en contournant des roches et en nous cachant derrière d'autres. Au bout d'un moment de course effrénée, le silence revient sur le désert et nous nous autorisons une petite pause. Haletantes, nous nous regardons mutuellement : elle les bras couverts de sang séché et de poils. Vu sa tête, je ne dois pas être dans un meilleur état. Je la remercie entre deux respirations. Elle et Lizzie nous ont sauvé la vie.
Après m'être un peu remise de mes émotions je soulève un autre problème : nous avons perdu la fille rose et Maotys... Je m'apprête à en faire la remarque à mon amie lorsque j'entends un chuchotement indistinct. Élise semble avoir entendu la même chose et nous nous préparons au pire, toutes armes sorties. La tête de Lizzie surgit d'une crevasse sous un des rochers et je sursaute si violemment que l'épée de Mao m'échappe. La jeune fille ne nous donne pas plus d'informations et nous dit de venir nous cacher. Je m'avance, suspicieuse et me glisse dans le trou. À peine mon buste est-il passé que je tombe la tête la première dans un tunnel puis, sur un sol dur et glacé. Aïe, il ne manquait plus que cela, maintenant j'ai mal à... WOW ! Mais où suis-je ?
Le ciel du désert a laissé place à la roche d'une grotte au-dessus de ma tête. Je lève des yeux émerveillés sur la pierre qui se mélange aux émeraudes, diamants, rubis, saphirs et autres cristaux merveilleux, la caverne brille de mille feux. C'est magnifique. Simplement magnifique ! La température a brusquement changé, aussi vite que le paysage. Je promène mon regard dans le souterrain ; si j'ai remarqué ces couleurs d'un seul coup d’œil, je mets un certain temps à voir un cours d'eau qui serpente dans son lit de pierre. C'est magnifique ! Les roches brillantes se reflètent dans l'onde glacée. Comment est-ce qu'un endroit aussi frais et humide peut se trouver sous ce désert brûlant et aride ? Élise dégringole à son tour le long de l'entrée de la caverne :
« Attention ! Aïe, aïe, aïe ! Waah ! Où sommes-nous ?
- Aucune idée mais c'est drôlement beau.
-Taisez-vous toutes les deux ! Nous sommes tous cachés mais pas en pas en sécurité pour autant ! » gronde Lizzie.
Je remarque Maotys un peu plus loin, il ne bouge pas. Sa sœur se précipite auprès de lui et sort différentes choses de son sac : fioles, flacons, poudres en tout genre, bandages et des... yeux ?! Beurk.
Elle étale son matériel autour de Maotys et tente désespérément de le soigner. Ses gestes sont tremblants et je peux sentir son stress de là où je suis. Pendant que je la regarde faire, une petite voix se réveille en moi et me souffle : « Non pas comme ça ; n'utilise pas ce produit-ci ; cela ne sert à rien... ». Qu'est-ce donc ? C'est comme si une chose s'était emparée de moi. Mon fameux instinct ? Peut importe, Maotys est en danger, si je sais comment le soigner, je dois le faire.
Je me hâte aux côtés d'Élise , elle a les larmes aux yeux et je comprends que son stress laisse place, petit à petit, à une angoisse et à un désespoir croissants. Je l'écarte le plus délicatement possible et décide de prendre le relai, sans savoir ce que sont ces produits ni leurs effets. Que faut-il que je fasse maintenant ? Et si la petite voix avait tord ? Et si je faisais une bêtise ?
Stop, stop, stop ! En me tourmentant ainsi, je n'y arriverai jamais.
Que faut-il que je fasse ?
Je sens quelque chose bouillir en moi, quelque chose d'inconnu. La voix se fait plus intense dans ma tête et mon corps s'active seul, avec des gestes habitués et précis. Je sais ce qu'il faut faire. J'applique des remèdes sur la peau de mon compagnon, mélange des poudres, ajoute les yeux et sans que je m'en rende compte, les noms de toutes ces potions me viennent à l'esprit : poudre « d'elmain » et de « racaty », lotion de « sistuir » et œil de « clessoit ». Pour les morsures et griffures, il n'y a pas plus efficace.
Je termine de soigner Maotys et relève la tête. La petite voix s'est volatilisée tandis que Lizzie et Élise me regardent. Sur leurs visages, l'étonnement se mêle au soulagement. Aucune de nous ne dit mot et au moment où je me décide à ouvrir la bouche, Lizzie saute sur moi pour me la refermer. Surprise, je lui jette un regard interrogateur auquel elle ne daigne même pas répondre. J'aimerais bien qu'elle me lâche par contre ! Au lieu de cela, elle me traîne à l'entrée de la grotte et pointe du doigt la vague lumière du jour, au-dessus de nos têtes. Je comprends avec horreur la raison pour laquelle elle ne voulait pas que je fasse de bruit : les énormes pattes des licornes arpentent le désert sans jamais découvrir le minuscule tunnel qui mène au souterrain. Je me surprends à prier tous les dieux d'Hercaliazie pour qu'elles ne nous trouvent jamais mais commence à trembler quand quatre pattes s'immobilisent juste devant l'entrée. Je n'ose plus respirer et j'ai l'impression que les autres non plus. Je perçois des grognements indistincts que Lizzie écoute avec le maximum de son attention et, à voir ses sourcils froncés, la conversation des licornes ne nous donne toujours aucun avantage.
Après ce qui m'a semblé être des heures, les criminelles s'éloignent enfin. Par mesure de sécurité, nous restons encore un moment silencieux. Dans le calme de la grotte, je m'étonne de ne pas entendre plus que cela l'eau de la rivière et, une fois encore, je me demande où nous sommes tombés. Maotys pousse quelques gémissements. Élise se précipite pour l'examiner, à la vue de ses épaules détendues, je comprends que je suis parvenue à le guérir. Comment ai-je réussi ce coup là ? Mystère.
Myo est le premier à prendre la parole :
« Quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il vient de se passer ? »
Lizzie lui répond :
« Pendant notre combat contre les fées et les licornes criminelles, Maotys a été gravement blessé comme vous le savez tous. Célestia m'a demandé de trouver une cachette pour nous protéger car nous n'étions pas assez forts par rapport à ces bêtes. »
Je hoche la tête pour confirmer ses paroles. Elle reprend :
« J'ai alors obéi à ses ordres et me suis cachée derrière l'un des rochers qui parsèment cette petite partie du désert. Pendant que je reprenais mon souffle, j'ai compris que cette cachette n'était pas très sûre et que nous nous ferions repérer en quelques minutes. Je me suis donc mis en quête d'un autre endroit. À un moment, je suis tombée avec Maotys sur le dos dans ce tunnel et j'ai atterri dans ce souterrain. J'ai attendu assez longtemps en me demandant par quel moyen j'allais vous retrouver puis, j'ai entendu des bruits de pas. Quand je suis allée voir, je vous ai vu et je vous ai appelé. La suite vous la connaissez.
- D'accord, d'accord mais où sommes-nous ? demandé-je.
- Eh bien, je n'en suis pas sûre, mais je crois que nous avons découvert l'entrée d'une des rivières souterraines de l'Hercaliazie. »
Élise reste bouche bée tandis que je cherche dans ma mémoire les informations sur ces rivières. Je suis certaine d'en avoir entendu parler mais où ? Rivières souterraines...
Je sais !
Évidemment, je me souviens maintenant, ce sont les rivières qui forment l'Océan infini, celui-là même qui se déverse dans l'Univers, formant des cascades sans fin. Je me remémore la conversation que j'aie eu avec Élise il y a quelque temps (en vérité, j'ai l'impression que cela fait une éternité mais bon...), un océan encercle l'Hercaliazie, cet océan est formé à partir de toutes les rivières souterraines et de la fonte des glaces provenant de la chaîne de montagne qui protège les Hercaliens des chutes de l'infini. Sans ces montagnes, beaucoup de personnes et d'animaux se seraient retrouvés dans l'espace. Si je comprends bien, en suivant ce cours d'eau, nous nous retrouvons à la limite de l'Univers, dans un océan glacial et jamais exploré. Un frisson me parcoure le corps, voilà la raison pour laquelle la température a chuté : le froid de l'espace qui s'engouffre dans le tunnel. Mais comment se fait-il que l'Océan infini ne gèle pas avec les températures extrêmes du Cosmos ? Je m'apprête à poser la question mais je me rends à l'évidence : les dieux. Il n'y a qu'une seule et unique possibilité, les lois de la physique ne permettent pas cet exploit alors, il faut trouver une chose qui défie ces lois, qui défie la logique, qui défie le Monde : les dieux. Sur Terre, il me serait impossible de parvenir à cette conclusion, en Hercaliazie, tout est possible, y compris une eau qui ne gèle pas à des températures glaciales.
Lizzie explique à Myo ce que sont les rivières souterraines et Élise inspecte son frère pour constater son état (plutôt pas mal pour un blessé grave comme il l'était ! Oui je suis un peu fière oui...).
Pitit, quant à lui, se fiche de l'agitation ambiante et se roule dans un coin de la grotte, entre deux rochers. Je me surprends à l'envier et sens mes paupières se fermer doucement. Non ! Célestia, ne t'endors pas voyons ! J'ai encore quelque chose à demander à Lizzie, ensuite peut-être que je pourrais me reposer un peu. Je m'approche d'elle :
« Tu as compris ce que les licornes disaient tout à l'heure n'est-ce pas ?
- Effectivement, répond-elle, d'un ton grave.
- Eh bien, je n'en suis pas sûre, mais je crois que nous avons découvert l'entrée d'une des rivières souterraines de l'Hercaliazie. »
Élise reste bouche bée tandis que je cherche dans ma mémoire les informations sur ces rivières. Je suis certaine d'en avoir entendu parler mais où ? Rivières souterraines...
Je sais !
Évidemment, je me souviens maintenant, ce sont les rivières qui forment l'Océan infini, celui-là même qui se déverse dans l'Univers, formant des cascades sans fin. Je me remémore la conversation que j'aie eu avec Élise il y a quelque temps (en vérité, j'ai l'impression que cela fait une éternité mais bon...), un océan encercle l'Hercaliazie, cet océan est formé à partir de toutes les rivières souterraines et de la fonte des glaces provenant de la chaîne de montagne qui protège les Hercaliens des chutes de l'infini. Sans ces montagnes, beaucoup de personnes et d'animaux se seraient retrouvés dans l'espace. Si je comprends bien, en suivant ce cours d'eau, nous nous retrouvons à la limite de l'Univers, dans un océan glacial et jamais exploré. Un frisson me parcoure le corps, voilà la raison pour laquelle la température a chuté : le froid de l'espace qui s'engouffre dans le tunnel. Mais comment se fait-il que l'Océan infini ne gèle pas avec les températures extrêmes du Cosmos ? Je m'apprête à poser la question mais je me rends à l'évidence : les dieux. Il n'y a qu'une seule et unique possibilité, les lois de la physique ne permettent pas cet exploit alors, il faut trouver une chose qui défie ces lois, qui défie la logique, qui défie le Monde : les dieux. Sur Terre, il me serait impossible de parvenir à cette conclusion, en Hercaliazie, tout est possible, y compris une eau qui ne gèle pas à des températures glaciales.
Lizzie explique à Myo ce que sont les rivières souterraines et Élise inspecte son frère pour constater son état (plutôt pas mal pour un blessé grave comme il l'était ! Oui je suis un peu fière oui...).
Pitit, quant à lui, se fiche de l'agitation ambiante et se roule dans un coin de la grotte, entre deux rochers. Je me surprends à l'envier et sens mes paupières se fermer doucement. Non ! Célestia, ne t'endors pas voyons ! J'ai encore quelque chose à demander à Lizzie, ensuite peut-être que je pourrais me reposer un peu. Je m'approche d'elle :
« Tu as compris ce que les licornes disaient tout à l'heure n'est-ce pas ?
- Effectivement, répond-elle, d'un ton grave.
- De quoi était-il question ?
- De choses pas très réjouissantes à mon avis. Encore cette fameuse maîtresse et ce mystérieux espion.
- Qu'ont-elles dit ? Je veux dire concrètement.
- Je n'ai pas tout entendu distinctement mais l'une d'entre elles, la chef peut-être, a dit qu'elle devait faire le rapport à l'espion mais que les troupes devaient retourner chez la maîtresse en attendant le grand événement.
- Ça n'a aucun sens, remarqué-je.
- Non, aucun. »
J'essaie de réfléchir convenablement à cette nouvelle information mais la fatigue m'en empêche. Je me soigne seule (j'en ai pris l'habitude maintenant) et propose à mes compagnons de passer la nuit ici, ce qu'ils acceptent volontiers, tout le monde étant exténué. Demain, il faudra nous remettre en route dans l'espoir de trouver ce que manigancent les forces maléfiques sans se faire attaquer. Je soupire. La Terre me manque, les longues journées monotones des vacances d'été me manquent, mes promenades dans la forêt , mes dessins, mes cours, mes amis, mes parents... Tout me manque.
J'essaie tant bien que mal de ne pas penser à tout ce chagrin emmagasiné depuis mon arrivée en Hercaliazie et me trouve un petit coin, assez loin de l'eau mais assez obscur pour me cacher en cas de danger. Je m'y installe et me recroqueville. Mes vêtements grecs ne sont pas adaptés au froid sibérien, si bien que je me retrouve bientôt à grelotter. Myo se blotti contre moi et je sens une vague de chaleur se propager dans mon corps, je ne suis pas seule, je vais m'en sortir, je me le promets.
- De choses pas très réjouissantes à mon avis. Encore cette fameuse maîtresse et ce mystérieux espion.
- Qu'ont-elles dit ? Je veux dire concrètement.
- Je n'ai pas tout entendu distinctement mais l'une d'entre elles, la chef peut-être, a dit qu'elle devait faire le rapport à l'espion mais que les troupes devaient retourner chez la maîtresse en attendant le grand événement.
- Ça n'a aucun sens, remarqué-je.
- Non, aucun. »
J'essaie de réfléchir convenablement à cette nouvelle information mais la fatigue m'en empêche. Je me soigne seule (j'en ai pris l'habitude maintenant) et propose à mes compagnons de passer la nuit ici, ce qu'ils acceptent volontiers, tout le monde étant exténué. Demain, il faudra nous remettre en route dans l'espoir de trouver ce que manigancent les forces maléfiques sans se faire attaquer. Je soupire. La Terre me manque, les longues journées monotones des vacances d'été me manquent, mes promenades dans la forêt , mes dessins, mes cours, mes amis, mes parents... Tout me manque.
J'essaie tant bien que mal de ne pas penser à tout ce chagrin emmagasiné depuis mon arrivée en Hercaliazie et me trouve un petit coin, assez loin de l'eau mais assez obscur pour me cacher en cas de danger. Je m'y installe et me recroqueville. Mes vêtements grecs ne sont pas adaptés au froid sibérien, si bien que je me retrouve bientôt à grelotter. Myo se blotti contre moi et je sens une vague de chaleur se propager dans mon corps, je ne suis pas seule, je vais m'en sortir, je me le promets.
À suivre...
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